ARTS GRAPHIQUES.
181
ment severe ne nous a jamais paru justifi^. Arriv^e presque des son ori-
gine a la perfection, l’imprimerie a du subir les conditions economiques
de la revolution qui s’operait dans la consommation. Elle est devenue une
grande Industrie, cherchant sans cesse a perfectionner et a augmenter
les inoyens de production, a en diminuer le prix de revient, pour sc
mettre au niveau des besoins d’un monde nouveau de lecteurs qui s’est
formt! depuis un siede. Jamais cependant la tradition ne s’est perdue,
et partout, des que le gout des belles editions s’est ranime, comme on
l’a vu en France depuis quelques annees, les t$diteurs ont trouv^ ä leur
disposition tout un arsenal qui leur a permis de mener a bien, avec une
rapidit^ inesp^ree, les grandes entreprises dans lesquelles ils excellent
aujourd’hui. II sullit d’ailleurs de parcourir lesrapports sur les exposilions
nationales ou generales qui se sont succdde depuis cinquante ans, pour
suivre la trace d’un progres toujours constant. Des i84q, a l’Exposition
nationale de Paris, le developpement nouveau de l’imprimerie a 6t& cons-
tate avec eclat; depuis, cbaque dape a ete marquee par de nouveaux
succes, soit dans la production des ouvrages de luxe, soit dans le perfee-
tionnement des moyens d’action de l’industrie typographique ou lithogra-
phique.
La tendance actuelle de l’imprimerie, en debors des travaux de grand
luxe, est double : engouement pour les types anciens, et recherche de
la production a bon marchd
Nous avons dit ce que nous pensions de la librairie archaique, des
Services qu’elle avait rendus, des exagdrations auxquelles eile etait ex-
posee. La diminution du prix des livres ne peut, au contraire, qu’etre
encouragee. Les ouvrages d’enseignement, ceux qui sont destind a la
diffusion des connaissances les plus generales, doivent 4tre vendus bon
marche; les ressources dont la librairie dispose dans toute l’Europe 1 ui
permettent d’ex^cuter des prodiges en ce genre. Toulefois ce serait une
grave erreur que d’appliquer 1c meine niveau a l’oeuvre de vulgarisation
et ä celle de l’^rudit, destinee ä un petit nombre d’esprits d’elite. Aujoiir'
d’hui encore, un grand nombre de travaux utiles restent ensevelis dans les
cartons de leurs auteurs, ou ne paraisscnt qu’au prix de sacrifices souvent
fort lourds pour ces derniers, tandis que l’Allemagne et l’Angleterre nous
^tonnent par le grand nombre des publications analogues qu’elles annon-
cent chaque jour. Que l’on compare les prix de ces ouvrages avec ceux qui
seraient acceptds par les lecteurs frangais, et l’on trouvera peut-etre dans
cette comparaison le secret de l’inf^rioritd numerique de notre litterature
scientifique.
Dans les ceuvres qu’elle publie aujourd’hui, la France ne roste au-dessous