6 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
luxe, (lont de beaux specimens etaient ä l’Exposition de Vienne, eile pro-
duil surtout la porcelaine courante, porcelaine de table et autre. Mais
ce qui la distingue surtout, c’est que les objets de fabrication ordinaire,
meine les plus simples et les plus modestes, sont remarquables parlapu-
retii de leur forme et la Variete de leurs motifs. La direction arlistique de
la fabrique est, en effet, confiee aux soins et au talent de M. Rossigneux,
qui est charge de l’exdcution des dessins des modeles. Nous n’avons rien
a dire ici du merite personnel de notre grand et sympathique archi-
tecte, mais nous devons insister sur la pari qui revient a sa collaboration
dans la fabrique deVierzon. Que de petits objets, cache-pots, porle-bou-
quets, petits vases, etc., se vendent ä dcsmilliers d’exemplaires, et doivenl
leur principal succes au dessin du mailre! En s’assurant un pareil concours,
les directeurs de la fabrique de Vierzon ont fait preuve d’une baute intel-
ligence, et nous sommes heureux de le repeter, parce qu’il y a la un
exemple pour nos industriels et un encouragement pour nos arlistes.
Toujours a la recherche des moyens d’ameliorer ses procedes de fabri
cation, M. Ilaclie est un des premiers, sinon le premier, qui ait lento
d’introduire les tours mecaniques dans la fabrication de la porcelaine. 11 y
rencontrait des difficull^s de plusieurs ordres, celles qui sont inherentes
a la nature de la päte ä porcelaine, et ensuite le mauvais vouloir des ou-
vriers. Nous nous rappelons avoir vu dans ses ateliers, il y a sept ou huit
ans, un tour mecanique qui fonctionne encore, et a 1 emploi duquel il avait
du renonccr momentanement devant la resistance des ouvriers. Depuis, il
a perseverA Il a installe d’abord les tours vdlocipedes. L’arbre et la tete de
ces tours sont disposds comme dans le tour a potier ordinaire, mais la
roue horizontale,pesante, en bois massif, ä laquellel’ouvrier imprimait le
mouvement au moyen du pied, est supprimee et remplacee par une simple
poulie a gorge. Au-dessous de la banquette sur laquelle l’ouvrier est assis
se trouve une roue en fonte a gorge qui correspond, au moyen d’une
corde sans fin, avec la poulie de l’arbre du tour. Enfin une pedalc, ä porlee
du pied de l’ouvrier, lui permet, par l’intermediaire d’une bielle et d’une
manivelle, de mettre la roue de fonte et par suite le tour en marclie au
moyen d’un simple mouvement de va-et-vient du pied. Ce tour fatigue
moins l’ouvrier, le laisse plus maitre de ses mouvements, et ne fait aucun
bruit, Mais, la masse de la roue etantmoindre, il ne permet pas d’ebaucher
des pieces aussi grosses que celles qui se travaillent sur le tour ordi
naire. M. Hache a eu recours ensuite a d’autres systemes; tous ces tours
mecaniques regoivent leur mouvement de la machine, ou diminuent la
fatigue de l’ouvrier qui le leur clonne; mais le travail de la päte ä porce
laine se fait toujours ä la main par les anciens procedes. Or on sait que