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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
difficulte s4rieuse, qui se represente toujours toutes les fois qu’il s’agit
d’avoir une gravure d’apres nature, est d’obtenir le grain necessaire pour
retenir le noir et faire une bonne impression. M. Rousselon a pu tourner
cette difficulte en incorporant au debut, dans la gelatine, une matiere
qui cristallise ou se granule plus ou moins, suivant l’influence de la
lumiere, si bien que la finesse du grain suit la degradation des teintes:
ce grain se reproduit sur la matrice en plomb, et, par conseqnent, sur
les plancbes galvanoplastiques. Une beureuse disposition d’outillage per-
met d’obtenir les plus grandes dimensions. Ce procede, plein de promesses
dans l’avenir, a perrnis <4 l’inventeur d’exposer des portraits, des paysages,
des reproductions sans retouche, malgre les grandes dimensions des
plancbes.
La lithophotographic, nee des recberches failes en France, d’abord avec
le bitume de Judee (procede de MM. Barreswil, Lerebours, Lernender,
Davanne), puis avec la gelatine bichromatee (procede de M. Poitevin), a
subi de tres-nombreuses modifications, et les diverses variantes sur pierre,
sur zinc, sur glace, sur couche de gelatine continue, avec ou sans Irans
port, ont re?u les noms de lithopbotograpbie, phototypie, albertypie, au-
totypie, mariotypie, etc. etc.; un grand nombre de brevets ont ete accu-
mules les uns sur les autres; mais si, sansattaquer les droits que cbacun
peut avoir ä un perfectionnement, nous faisons place nette et nous re-
montons a la source, nous retrouvons le meine principe pose par Poi
tevin :
La gelatine bichromatee insolee prend l’encre d’impression et n’est pas
mouillee par l’eau; la gelatine non insolee prend l’eau et repousse l’encre;
la premiere ne se dissout pas dans l’eau chaude, la seconde s’y dissout;
donc, si Fon met une couche de gelatine sur une surface quelconque, on
aura l’equivalent d’une pierre lithographique, et, d’apres les deux proprietes
ci-dessus, on aura aussi divers modes d’emploi, soit en laissant la gelatine
en couche non interrompue, eile jouera le rple de surface lithographique,
soit en ne conservant que la partie insolee et insoluble et enlevant les
autres parties par l’cau chaude, on aura alors, sur pierre ou sur zinc, la
surface lithographique ordinaire; le dessin est forme par la gelatine
insolee comme par le crayon du dessinateur lithographe, et il constitue
une r^serve qui permet de preparer la pierre; enfin on peut opeirer sur
papier gelatine, ou composition analogue , et faire le report.
Nous pouvons nous Bonner que ce procede de M. Poitevin soitreste en
France sans r4el developpement industriel et en quelque Sorte station-
naire; nous sommes obliges de reconnaitre que, apres avoir su inventer,