PHOTOGRAPHIE.
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nous n’avons pas su marcher, et que la lithographie photographique n’a
pas pris chez nous les developpements qu’on clevait en attendre apres les
nombreuxperfectionnements et modifications que le brevet de M. Poitevin
avait fait naitre, tandis que nous la retrouvons trüs-largement represent<5e
en Allemagne, en Autriche,oii, sous le nom general de lichtdruck, eile cst
pratiquee d’une maniere courante.
Dans ces pays, le vulgarisateur du proc^de est M. Albert (de Municb);
c’est lui qui, reprenantla gelatine bichromattie, employee en coucbes con-
tinues, choisit comrne support la glace au lieu de la pierre ou du rnetal,
reussit a obtenir une adheronce parfaite enlre les deu\ surfaces, ce qui
etait une des dilficult^s a vaincre, et obtint enfin, avec des presses litho—
grapbiques convenablement modifiees, des epreuves aux encres grasses
qui peuvent rivaliser avec les epreuves photographiques.
Nous ne pensons pas un instant que M. Albert puisse etre considere
comme l’inventeur d’un nouveau proc^d^; mais, reprenant l’invention de
M. Poitevin, il l’a modifuie, il Fa perfectionnee, il a montrii tout ce qu’on
pouvait en attendre, et, en la faisant adopter autour de lui, il a rendu
d’assez grands Services pour que le Jury ait cru devoir lui accorder un
diplome d’honneur. Comme tant d’autres inventions, la lithophotogra-
pbie, partie de la France, y est maintenant reimportee sous le nom
d’albertypie, qui n’en est qu’une Variante, et il est k craindre quelle ne
s’y endorme de nouveau sous la protection du brevet que M. Albert a
cru pouvoir greffer sur celui de M. Poitevin. Pour la France, les repre-
sentants de la lithophotographie ötaient: M. Georges Fortier, qui a envoye
des epreuves d’apres nature, tres-fmes et tres-modelees, obtenues par les
procedes de report; M. Geymet, M. Fleury-Flermagis, qui ont expose
quelques specimens de leurs recberches. En Autriche et en Allemagne,
nous avons trouv^ des expositions considerables de lithogra[»bie photo
graphique, prouvant que ces tirages sont install^s d’une maniere
courante. M. Albert a des epreuves tres-helles de loutes dimensions;
M. Obernelter a reproduit ainsi toules les vues de Fexposition, et ses
dpreuves se vendent dans le palais m6me; M. Sebastianutti, de Triesle,
expose une nombreuse s4rie de vues de toutcs sortes; nous retrouvons
encore M. le baron Stillfried, M. Lowy et beaucoup d’autres. En Hol
lande, nous avons vu les epreuves de M. Asser et de M. Verveer, celles
de l’Institut topographique, et, en Belgique, les cartes du depot de la
guerre, etc.
Nous sommes donc obligds de constater, en France, un arret dans
Fcmploi des procedes de lithophotographie, arret qui sera vite franchi,
lorsque cettc Industrie ne sera plus le monopole du brevet allemand,