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CERAMIQUE ET VERRER1E.
ce travail est long, difficile et delicat, et que les resultats en sont souveiit
incertains. On a donc cherche a plusieurs reprises ä remplacer la main de
l’homme par l’emploi des machines pour fafonner la päte a porcelaine.
Mais on avait dchoue, a cause de la nature späciale et delicate de cette
päte. En cffet, il laut que, pendant le travail, la päte soit egalement pressee
en tous ses points, car, si en certains endroits la pression ätait plus forte
qu’en d’autres, la retraite pendant la cuisson y serait moindre, et chaque
surface plus pressee se reproduirait en relief, ce qui deformerait la piece.
D’autre part, la päte se ramollissant au moment de la cuisson, il ne faut
pas sortir pendant le travail des limites de forme qui assurent la stabilite
de l’objet, sous peine de gauchissage ou de deformation. A force d’ha-
bilete et de pratique, les ouvriers porcelainiers arrivent ä vaincre le plus
souvent ces obstacles, et ä eviter ces inconvenients, d’autant plus grä'ves
qu’on ne les aperfoit qu’apres la cuisson, c’est-ä-dire quand il n’est plus
temps d’y porter remede. Les machines proposdes, ne salisfaisant pas ä ces
conditions-lä, avaient etä repoussties ä cause de l’incertitude et l’inegalite
des räsultats obtenus.
M. Faure, ingenieur et constructeur de machines ä Limoges, a resolu le
premier ce probleme difficile, pour certaines fabrications, notamment pour
celle des assiettes, qui est une des plus importantes. Un grand nombre de
maisons ontessaye l’emploi de ses appareils; MM. Hache et Pepin-Lehal-
leur, qui ont monte des ateliers avec les machines de M. Faure, ont les
premiers expostS, cette annee, ä Vienne, des assiettes faites mecanique-
jnent.
Nous tächerons de faire comprendre, aussi bien que cela est possible
saus le secours des figures, en quoi consistent ces appareils.
Nous prcndrons comme exemple la fabrication des assiettes, ä laquelle
jusqu’ä present ces machines sont presque exclusivement employees.
Dans le travail ä la main, l’assiette se fait en trois operalions :
L ebauchage, qui consiste ä donner ä une masse de päte la forme d’une
galette arrondie, qu on appelle la croute, ayant ä peu pres les dimensions
que l’assiette doit avoir;
Le moulage, pendant lequel la croute est deposee sur un moule en
plätre ayant la forme interieure de l’assiette; au moyen d’une eponge et
de menus outils, l’ouvrier indique grossierement la forme de l’assielte,
qui [»ossede alors une epaisseur beaucoup ]»lus grande que celle qu’elle
doit conserver;
Lnfin le tournage, au moyen duquel l’assiette, suffisamment raffermie
par la dessiccation, perd son excedant de päte et recoit sa forme dcrniere,
soit par la main, soit au moyen d’un cabbre ou lame de fer decoupee qui