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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
pour celte adjonction des couleurs ä la photographie, nous avons du re-
connaitre qu’il oblient ainsi des portraits de femme du plus gracieux effet.
Nous citerons egalement, parmi les portraitistes remarquables de l’Au-
triclie, M. L. Angerer, dont nous connaissions dejä les groupes et les por
traits aristocraliques; M. Gertinger, qui a de beaux agrandissements; les
epreuves de M. Szekely, de M. Jagmann, de M. Löwy, de M lle Adele Perl-
matter; la specialite de M. Rabending, qui fait surtout les portraits
equestres. Si nos Souvenirs ne nous trompent pas, c’est M. Rabending
qui, le premier, tenta d’appliquer aussi largement la retouche sur les cli-
clies; son exemple a et4 bientot suivi avec une teile vogue, que nous
n osons pas 1 en fehciter. Dans 1 exposition separee de la Hongrie, on re-
marque de charmantes scenes nationales par M. Koller, et de jolis por
traits par M. Kozmata. En general, l’ensemble des portraits autrichiens
est soigne, le mode d’eclairage bien ehoisi, et, si une comparaison s’tSta-
blissait entre nos meilleurs photographes frangais et les meilleurs photo-
graphes autrichiens, nous ne pourrions certainement pas etre regardes
cornme inferieurs; mais, si cette comparaison se faisait d’une maniere plus
generale et en dehors de l’Exposilion, nous serions pcut-elre obliges de
reconnaitre qu en Autriche les photographes portraitistes semblent avoir
plus de souci de leur art.
En Allemagne, le nombre des exposants de portraits est aussi conside-
rable qu en Autriche; mais, apres avoir citd quelques oeuvres de merite,
comme los portraits de M me Rieberg, de Hambourg, de M. Eich-Robert,
de Dresde, les grands costumes nationaux de M. Franz-Hanfstaengl, de
Munich, les charmantes epreuves de genre de MM. Lascher et Petsch, et
celles de M. Prümm, de Rerlin, nous passerons les autres sous silence,
mentionnant seulement un procede particulier de M. Dans Hugo, qui
pennet d’obtenir d’assez curieux effets.
M. Dans Hugo fait poser son modele sur un fond uniforme, et ensuite.
sur le cliche, il fait un travail complet a la pointe seche, comparable au
travail du graveur a l’eau-forte, transformant ainsi l’uniformite generale
en un dessin tres-fin qu’il peut approprier au desir de son dient. Sans
doute, ce nest plus de la photographie; une semblahle transformation de
cliche demande un veritable artiste; mais ce procede peut certainement
etre susceptible d’applications diverses.
La Russie est representee par une belle exposition de portraits dus ä
MM. Rergamasco, Fajans, Mieckowski et Deniers. Les epreuves positives
de ce dernier photographe ont un aspect particulier (jui saisit; olles sont
a la lois nettes et floues, et, quoique sans retouche, dies ont tont l’appa-
rcnce d epreuves rctouchees et ayant acquis une grande douceur. Le pro-