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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
etudes ont grande tournure, et on y retrouve d’autant mieux le sentiment
de l’auteur que le plus souvent il s’est servi de modele a lui-merne.
Dans l’exposition franjaise, le portrait photographique est represente
surtout par M. Reutlinger, dont nous avons pu apprecier depuis longtemps
les cartes-album et grands porlraits; par M. Lumiere (de Lyon), qui,
pour ainsi dire inconnu jusqu’ä l’exposition de Lyon, a envoye a Vienne
un cadre de portraits divers aussi rdussis par la pose et l’eclairage que par
le tirage pholographique, et nous devons le compter dcsormais parminos
meilleurs Operateurs.
Nous pouvons dire la ineme chose de M. Walery, qui a emigre de Mar
seille a Paris. L’un des premiers il a repandu les cartes gdlatinees et
bombees, dites cartes emaillees et si apprdciees aujourd’hui. Jusqu’ä pre
sent, M. Walery se borne ä des dimensions restreintes; mais ses portraits
seduisent par leur gräce, leur finesse, leur goüt artistique. Nous aimerions
aussi ä citer M. Numa Blanc; mais le photographe a disparu complete-
ment derriere le peintre miniaturiste, et nous esperons qu’ä une exposi-
tion prochaine le peintre se rappellera qu’il est aussi photographe.
§2. REPRODUCTIONS D’OEUVRES D’ART.
La reproduction des ceuvres d’art, et surtout des tableaux, est une ap-
plication speciale de la photographie, tres-delicate, demandant une grande
habitude pour lütter contre les dilficultes que 1’Operateur rencontre
presque toujours dans IVclairage et dans l’action des coulcurs, dont il est
quelquefois impossible de rendre la valeur reelle.
Nous ne trouvons ce genre convenablement reprdsente qu’en Autriche,
en Allemagne, en Ilalie et en France.
En Autriche, les meillcures reproductions sont celles qui onl ete faites
sur les plus helles toiles du Musee du Belvedere de Vienne; ces epreuves,
qui n’etaient pas exposees avec les autres photographies, sont dues a
M. Schollt.
Nous trouvons en Allemagnc, en premiere ligne, notre regrette compa-
triote Braun, de Dörnach, avec sa splendide collection d’oeuvres des grands
maitres, dont nous avons dejä fail l’eloge en mentionnant quelle est com-
pletement imprimde par les procedds des poudres colorantes indelebiles.
Nous devons aussimentionner quelques grandes epreuves de M. Albert, de
Munich, faites sur des tableaux et des dessins anciens et modernes, et re-
produites soit par les procedes de l’argent, soit par les procedes lithophoto-
graphiques pratiques par M. Albert. L’Allemagne compte un assez grand
nombre d’atcliers qui s’occupcnt des reproductions; tels sont ccux de
MM. Bruckmann, Schauer, llanfslaengl, etc.