PHOTOGRAPHIE.
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Parmiles epreuves envoydes parl’Italie, nous avons remarque : de tres-
grandes epreuves tres-bien reussies, par MM. Alinari freres, quelques-
unes sont de grandeur naturelle et sont prises d’apres les plus beaux ta-
bleaux des musees de Florence; des reproductions des fresques de Raphael
au palais Farnese, par M. Cuccioni; des fac-simde de miniatures sur des
livres anciens, par M. Perini; des copies des maitres vdnitiens, par M. Naya.
II y a, en Italie, une ample moisson a faire sur les ceuvres anciennes;
mais il semble qu’il est principalement reservd ä la France de reproduire
les ceuvres modernes. M. Rousselon, le directeur de l’atelier photogra-
phique de la maison Goupil, dont nous avons d£ja eite les travaux, a en-
voye quelques-unes des nombreuses epreuves qu’il fait chaque annee a
l’exposition des Reaux-Arts, et qui nous rappellent les tabieaux de nos
meilleurs peintres et les sujets les plus aimes du public. Nous savons d4ja
c[ue M. Rousselon, soit par l’heliogravure, soit par la photoglyplique, peut
tirer des dpreuves par les proced^s inalterables. Dans les epreuves de
MM. Ferner et Lecadre, successeurs de Ringham, on rctrouve les deux
beaux portraits de M. Carolus Duran, et, malgre l’excessive difficulte des
sujets, ces habiles photographes ont reussi a reproduire les principales
ceuvres de H. Regnaull.
11 ne nous a pas semble qu’il y ait, dans la reproduction des ceuvres
d’art par les moyens photographiques ordinaires, cl’autres ameliorations
(|ue la grande dimension de certaines epreuves et une plus grande perfec-
tion apportde dans l’exdcution.
II y a tout lieu de croire ejue bientot, soit par les proeddes nouveaux de
M. Rousselon, soit par la lithopbotographie, ces reproductions, toujours
destinees a un grand tirago, seront obtenues par les modes dimpression
aux encres grasses.
§ 3. ARCH1TECTURE ET PAVSAGES.
Ces deux applications, que nous reunissons dans un meme paragraphe,
sont parfois completemcnl differentes; parfois elles se conlondent 1 une
dans l’autre.
Quelquefois nous voyons un pbotographe se passionner pour un nio-
nument, dont il reproduit avec amour l’ensemble et les details, comme
l’a fait M. Rossetti pour la cathedrale de Rrciscia; il a reproduit la fafadc
en une grande dpreuve formee d’un grand nombre de feuilles; puis, dans
un album, il a repris tous les details de celte eglise des miracles, et y a
joint quelques momunents de sa ville favorite. Nous retrouvons de meine
les freres Alinari, reproduisant en grand, en detail, en ensemble, les
portes du baptistere de Florence par Ghiberti, et d’autre pari M. Pierre l'ric-