PHOTOGRAPHIE.
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des poudres vitrifiables, sont reportds ensuite sur porcelaine ou autres
subjecliles. Ce dernier procede, applique en Allemagne, ne peut etre con-
sidere comme une invention nouvelle; en effet, depuis longtemps deja,
dans la decoration des faiences et porcelaines, on utilise la lithograpbie;
on peut donc aussi bien utiliser la lithophotographie.
Le procddd des dmauxphotographiques, invente et pratique par M. La-
fon de Camarsac depuis i854, est surtout bien representd dans l’exposi-
tion frangaise; un amateur tres-distingud, M. le comte de Roydeville, a
fait de ce sujet une dtude tout ä fait spdciale, et les spdcimens de portraits
et de reproductions qu’il a envoyes A Vienne sont d’une execution irrepro
ch ablc. M. Mathieu Deroches a aussi un fort beau cadre, que nous ne
citons neanmoins qu’en seconde ligne; ses portraits destinds au public
sont dvidemment le resultat d’un travail plus courant, dans lequel la re-
touche supplde quelquefois a l’action de la lumiere. Nous mentionnerons
egalement les specimens exposds par M. Geymet a l’appui des procddds
vulgarisds par lui et des produits spdciaux qu’il prdpare pour cette fabri—
cation. Nous retrouvons en Suisse deux bons Operateurs en ce genre:
MM. Richard et Raumeister; il y a certainement, dans cette voie, de tres-
nombreuses applications ä faire pour l’horlogerie, la bijouterie, les objets
d’art. Ainsi, nous regrettons de ne pas avoir trouve dans l’exposition fran-
gaise les essais qui ont ete tentAs pour irniter les emaux de Limoges; mais
nous avons examind avec interdt le travail de M. Salleron, qui utilise ce
proccde pour faire en quelque sorte l’esquisse d’emaux destines ;i la bijou-
tcrie. Si l’application de la photographie aux dmaux est encore si peu pra-
tiqude, c’est qu’elle necessite beaucoupd’observations et des tours de main
tres-ddlicats.
L’emploi de la photographie pour la ceramique aurait du, il semble,
prendre un developpement rapide; pourtant, jusqu’ä ce jour, les tentatives
faites en ce sens ont ete rarement heureuses, on du moins eiles ont etd
mal apprecides du public. Ce peu de succes ne doit pourtant pas venir du
procede, qui est suffisamment pratique, ainsi que le prouvent lestres-nom-
breux spdcirnens de M. Leisner et de M. Gresner en Allemagne, ceux de
M. Leih en Autriche; mais l’impression que l’on ressent a la vue de ces
porcelaines couvcrtes de phothographies est defavorable, le choix des
forincs, des couleurs, est moins qu’artistique; il y a, dans ce sens, loute
une etude a faire; car, d’apres les essais tentes jusqu’a ce jour, on pourrait
croire que la photographie ne se marie pas mieux avec la cdramique qu’avec
la typographie; mais, nous le repetons, dans Tun et l’autre cas, cela tient
ä un mauvais mode d’emploi. M. Oidtmann a appliqud la photographie
d’une maniere nssez beureuse dans la fabricalion des vitraux; il I utilise