PHOTOGRAPHIE.
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cours gagne immediatement en int^rßt et en clarte, lorsque ies auditeurs
voient pour ainsi dire l’objet lui-meme ddvoiler sa structure intime, et il
est certain qu’avant peu de temps tous les cours de Sciences naturelles seront
dot4s de riches collections de cliches obtenus le plus souvent ä l’aide du
microscope, et rendant faciles des ddmonstrations que ni la parole ni le
dessin n’auraient pu presenter d’une maniere aussi saisissante.
Deja, depuis deux ans, au Conservatoire des arts et metiers, M. Aime
Girard est entre dans cette voie pour son cours public de cbimie indus
trielle. Par une simple modification de son microscope ordinaire, auquel il
a adapte une petite chambre noire, et en suppl^ant par la lumiere oxyhy-
drique ä l’^clairage insuffisant des sujets a reproduire, il obtient facilement
pour ses legons toute la sdrie des cliches qui lui sont necessaires pour
faire comprendre la Constitution intime des matieres cellulosiques, amy-
lacees, etc. etc. Ges cliches, agrandis dans une proporlion considerable au
moyen d’un appareil ä projection, rendent visibles pour les auditeurs du
cours toutes les explications du professeur.
Les recherches micrographiques sont actuellement etudiees dans presque
tous les pays: aux Etats-Unis, par M. Righman; en Angleterre, par M. Fer-
neley, qui a exposd une collection de verres tout pr^pards pour les projec-
tions; en France, par M. Jules Girard, qui a dejd reuni une nombreuse
collection de ce genre; mais les meilleures Stüdes micrographiques sont
celles de M. Fretscb, de Berlin, qui, se servant d’objectifs microscopiques
deM. Gundlach, a obtenu des grossissements variant entre 5oo et 600 fois.
Une de ces epreuves, prises sur le pleurosigma formosum, est agrandie
i,3oo fois; une autre, mais en procddant par deux agrandissemenls
successifs, est agrandie 5,100 fois. Dans ce dernier essai, on voit que
l’opdrateur a voulu pousser jusqu’ä la derni&re limite; ndanmoins l’image
conserve encore plusieurs parties parfaitement nettes. En Autriche ,M. Hoock
a egalement exposö plusieurs epreuves d’une grande nettetd, remarquables
par leur vigueur et leur eclat.
§ 3. APPLICATIONS AU LEVE DES PLANS ET A LA GEOGRAPHIE.
Les travaux et les inventions de M. Laussedat, dcM. Javaruy, de M. Au
guste Chevallier, ont demontre, depuis longtemps dejä, en 1860, 1863,
1866, que la photographie olfrait toutes les ressources necessaires pour
le leve des plans avec une grande precision; nous n’avons eu a constater,
pour la France, aucune extension notable de cette application dans l’Expo-
sition de 1873. Pourtant la pbotographie, mise entre des mains sinon
habiles, du moins sulfisamment exercees, peut fournir d’abord les ele-
mentsd’un releve exact, et, lorsque re releve est transforme en plan ou en