GERAMIQUE ET VEMERIE. 9
Dans ce but, la tige qui soutient l’outil mouleur porte ä sa partic supe-
rieure un galet; lorsqu’elle s’abaisse pour amener l’outii mouleur au con-
tact de la päte, ce galet vient se poser sur le composteur, sorte de regle
en fer qui presente exactement le profil de l’assiette, de sorte que, quand
la tige, entrainee par le mouvement du clmriot, se meut du centre a la
circonference de l’assiette, le galet roulant sur le composteur se leve et
s’abaisse suivantsa forme, en entrat'nant dans son mouvement l’outil mou
leur, qui determine ainsi la forme exacte du pied de l’assiette. Ce travail
termine, l’outil mouleur est releve comme il s’etait abaissd; au moyen
d’une pedale, on fait tomber sur l’assietle un calibre semblable a celui de
Sevres, qui donne ä la forme de l’assiette son dernier fini. Avec le calibre
seul on pourrait arriver a faire une assietle, mais on est expose a toutes
sortes d inconvenients, sur lesquels Brongniart a insiste dans son Traite des
arts c&’amiques. Avec la machine ä mouler et a calibrer de Faure, tous
les accidents sont evites, en meine temps qu’on arrive a une perfection
plus grande de fabrication.
\ oici maintenant les avantages presentes par ces machines :
Par les proc^dds a la rnain, un ouvrier peut faire par jour 100 as-
siettes.
Avec les machines Faure, un ouvrier et deux aides, qui sont gene-
ralement deux debutants ou deux enfants, peuvent faire en moyenne
Abo assiettes par jour. Chez MM. Hache et Pepin-Lehalleur freres, cette
production s’eleve ä pres de 600.
En tenant eompte des frais de battage, des bords a arrondir, la dilfe-
rence du prix de revient est d’environ /12 p. 0/0 en faveur des machines.
Le surplus sert a l’entretien de la force motrice et a l’amortissement de
lachat. fout eompte fait, il y a d’abord une economie reelle a employer
ces machines; mais ce n est pas le seul avantage : leur fonctionnement
assure ä la fabrication une regularite qu’il est impossible d’obtenir dans
le travail a la rnain, ce dont il est facile de s’assurer en voyant la maniere
dont les assiettes se superposent; enlin ces machines, permettant, avec
trois ou quatre hommes au plus, de faire le travail de huit ä neuf tour-
neurs, suffisent a la fabrication lorsqu’elle est tres-active, et, en cas de
ralentissement de la consommation, eiles rendent moins lourds les frais
de chömage; le fabricant n’est plus obligö de renvoyer ses ouvriers, il
peut garder ceux qui font marcher la machine saus de trop lourds sacri-
fices, et ce n’est pas la un des moindres avantages de cette fabrication
mecanique, qui, en rendant plus stable la position des ouvriers, concourt
en meine temps ä leur amelioration morale.
L introduction des machines dans une industrie ou, jusqu’alors, on