EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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pression. Des reservoirs destin^s a cet objet, et dans lesquels l’air refoule
se comprimait, ont ete installes sur quelques machines; mais on comprend
toul de suite combien leur installation etait diffieile et encouibranle sur les
plates-formes des locomotives ou des tenders, ou la place est encore plus
encombree que dans les chambres des navires. Dans cette disposilion, la
rotation des roues motrices sur le sol, en vertu de la vitesse acquise,
determinait, parl’intermediairedes manivelles, les deplacements alternatifs
du piston, qui faisait ainsi fonction de piston de pompe.
M. Le Chatelier a eu l’idee de se servir de la chaudiere meine de la
machine comme r^servoir de compression, en meme temps quela macbine
servait de pompe; mais il fallait eviter, dans ces conditions, que la pression
dans la chaudiere ne depassät, pendant ce fonctionnement inverse de l’ap-
pareil, la pression pour laquelle cette chaudiere etait construite, et cette
condition fut realisde tout d’abord en y refoulant seulement de la vapeur,
vapeur qui provenait elle-meme de la chaudiere au moment oii eile
s’^chappait dans la cheminee, par suite de la libre communication etablie
dans certaines positions des Organes de distribution.
Dans la marche directe, la vapeur pousse le piston et est rejetee parlui
dans la cheminee lorsque son mouvement change de sens. Dans la marche
a contre-vapeur, le piston entrahm, comme il a 4te dit, par la rotation des
roues, aspire les gaz de la chemin^e sans grand effort et les refoule dans
la chaudiere, refoulemcnl qui exige une d^pense de travail d’aulant plus
grande que la pression y est plus elevde.
Si le lluide ainsi refoule etait seulement de l’air et de la fumee, cet air
se cantonnerait dans la chaudiere et la pression y augmenterait constam-
ment; aussi tous les elforts des ingenicurs ont-ils et4 diriges vers les moyens
a employer pour obtenir qu’au moment de l’aspiration la cheminee ne
contmt autre chose que de la vapeur.
A cetcffet, M. Le Chatelier a tout d’abord recommande de laissersortir
de la chaudiere de la vapeur aqueuse, c’est-a-dire melangee d’eau, qui,
au moment ou eile s’echappe, balaye pour ainsi dire la chemimie et n’y
laisse place que pour dela vapeur. On a d’abord employd la vapeur seule,
puis on y a joint une petite injection d’eau; mais le proc4de qui reussit
incontestablement le mieux, c’est la sortie de l’eau seule, qui se vaponse
rapidement au moment ou eile devient libre, laissant ainsi devant l’orifice
d’aspiration un melange d’eau condensee et de vapeur tres-propre a
remplir le röle qui lui est assign^.
Le travail depense a comprimer le fluide inlroduit dans le cylindre
donne lieu, pendant cette compression, a une elevation de temperature qu’il
est necessaire de combattre par tous ics moyens; les cylindres s’echaulfcnt,