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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
en 1867. En Angleterre, M. ßroadwood, M. Collart, se sonl abstenus d’ex-
poser. En Allemagne, M. Bechstein est egalement absent.
Ces abstentions s’expliquent, les grandes maisons dont la reputation
est faite, dont la clicntele est assuree, ont peu a gagner aux expositions,
c’est dans la lutte de tous les jours devant le public, sous la main des
artistes, dans les executions musicales, que leur valeur reelle s’affirme; et
eiles ne peuvent s’exposer ä voir tous les cinq ans leur superiorite mise en
question dans un concours trop rapide pour n’etre pas un peu aleatoire.
Cependant, hatons-nous de le dire, l’Exposilion actuelle a presente ä cet
egard un avantage s^rieux sur les expositions precedentes.
La bberte accordee a tout exposant de rester en dehors du concours a
permis a certains facteurs d etre prdsents a l’Exposition sans courir le risque
d etre declasses. C’est ainsi que, dans notre exposition francaise, les maisons
Erard, Pleyel-Wolff et Henri Herz ont etc representees par des Instru
ments qui ont merite les eloges du Jury. Ces maisons n’ont pas recule
devant les depenses considerables d’une exposition dont eiles ne devaient
rapporter aucune recompense. Elles ont fait acte de patriotisme en contri-
buant, pour leur part, a montrer que l’industrie francaise a gard^ son
rang, et que, dans la facture des pianos, notre pays produit encore des ins-
truments dignes de servir de modeles.
Une revue rapide des instrumenls des divers pays nous permettra de
constater quel est aujourdhui 1 <5tat rclatif de la facture des pianos dans
les diverses contrees de l’Europe.
AUTRICHE-HONGRIE.
En general, dans ce pays, la fabricalion est en grand progres. Les
pianos autrichiens sont sortis de 1 etat d’inferiorite notoire ou nous les avons
vus en 1862. Tout en conservant Tavantage du bon marche, ces instru-
ments sont rnieux construits et ont acquis une sonorite meilleure, et sur-
tout plus puissante.
La plupart des maisons sonl tributaires de la France pour les meca-
niques; neanmoins les facteurs ont, en general, conserve une disposilion
compliquee pour les etouffoirs; le chassis de clavier continue a manquer
de cette fixite a laquclle nos bons facteurs attachent, avec raison, une
grande importance. Les principales maisons de Vienne se sont efforcees
dobtenir une grande sonorite; mais leurs Instruments ne nous ont pas
paiu se preter aussi facilement que les notres ä l’expression facile des
nuances delicates.
A part cette critique, nous ne pouvons que rendre justice a la belle so-
noritc des pianos a queue de Mt\l. Ehrbar et Bcesendorfer. Les instrumenls