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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
M. Caldera, 1c melopiano, destind ä donner une nouvelle solution du
meme probleme. Dans cet instrument, les cordes sont maintenues en
Vibration par les cbocs tres-rapides d’une serie de petits rnarteaux mis en
tnouvement par un mecanisme d’horlogerie. Ces rnarteaux attaquent la
corde pres du sillet, et, en pesant avec le pied sur une p^dale spdciale, on
met en jeu ce mecanisme, et on a meme l’avantage d’en graduer l’action
par l’enfoncement de la pedale. Chaque fois que l’on abaisse une touche,
lemarteau correspondant devient libre d’ebranler la corde, et il cesse d’agir
des que la touche est relevde.
Ce mecanisme, träs-ingenieux et trec-bien construit, produit cet effet
de prolongement que les pianistes obtiennent dejä par la repelition rapide
de la note. Seulement, dans le melopiano, cette repetition, etant beaucoup
plus rapide encore, donne a l’oreille l’impression d’un son continu. Nean-
moins, l’effet de tremolo persiste et produit une Sensation qui a parfois
quelque chose de pdnible. Si cet instrument etait etudie par un artiste qui
sut associer habilement cet effet nouveau avec les ressources propres au
piano, peut-etre serait-il possible d’en tirer un parti utile.
Le piano-quatuor de M. Baudet (France) n’est pas, a proprement dire,
un piano a sons prolonges. C’est un instrument a arcbet cylindrique se
jouant a l’aide d’un clavier. Cet instrument a dejä paru ä l’Exposition
de 1867, et le savant rapporteur de la classe 10, M. Fetis, l’a traite un
peu severement. 11 est certain que, si M. Baudet s’est propose Limitation
exacte du quatuor d’instruments ä cordes, il a echoue. Un instrument ä
un seul clavier ne peut reproduire l’effet de quatre instruments inddpen-
danls, dont les Gebelles se superposent en partie et presentent sur des notes
de hauteur identique des timbres de caractere tres-different. Un des grands
effets du quatuor consiste ä confier necessairement la meme pbrase au
violon, ä Falto et au violoncelle, et chaque fois la melodie prend une Cou
leur differente. Cet effet, M. Baudet ne l’a jamais obtenu et ne l’obtiendra
jamais. En supposant que cet instrument rappelle le violoncelle et le violon
dans leurs parties non communes, que representera-t-il dans les degres
de F^chelle que le violon, le violoncelle et l’alto peuvent egalement par-
courir? Le nom de piano-quatuor n’est donc ni justifie ni justifiable;
mais, si nous considerons l’instrument de M. Baudet conime un nouvel
instrument ä clavier, presentant des ressources speciales et une sononte
propre, voisine, ä certains egards, de celle des instruments ä cordes, nous
sommes alors vis-ä-vis d’une ceuvre interessante, d’un mecanisme mge-
nieux, et, si nous ecoulons le jeune artiste qui le joue avec autant d’habi-
lete que d’inspiration, nous acquerrons la conviction que cet instrument
est appele ä prendre nne place detenninee dans la serie des instruments a