INSTRUMENTS DE MUSIQUE. 305
clavier, pourvu que les artistes lassent des etudes serieuses pour en tirer
le meilleur parti possible. II ne doit en effel se jouer, ni comme le piano,
ni comme 1orgue; il est indispensable que la musique executde sur cet
instrument soit en rapport avec la sonorite qui le caracterise et avec les
ressources de son mecanisme.
ORGUES.
L Exposition nous a paru moins riche en orgues d’eglise que les expo-
sitions prdcedentes, sans doute parce que le devouement des facteurs est
mis trop souvenl a l’epreuve. Ce n’est, en effet, qu’au prix de sacrifices
d argent considerables qu’un facteur d’orgues pcut installer un grand ins
trument, dont le montage et la mise en harmonie exige des semaines et
parfois des mois entiers. Monte d’abord dans l’atclier du facteur, l’instru-
ment doit etre remonte a nouveau dans l’Exposition, avant d’etre ensuite
installe dans sa place definitive. Le facteur est donc oblige de retarder de
plusieurs mois la livraison d’un instrument repriisentant un Capital consi-
derable. Si, au contraire, l’orgue a ete fait sans destination determinee, le
placement en est d’autant plus difficile que ses dimensions sont plus
grandes; car, on le sait, la disposition d’un orgue est essentiellement
subordonnee a la place qu’il doit occuper. C’est donc par exception que
de grands facteurs ont expos^ des orgues d’un grand nombre de jeux, et
on a pu remarquer a Paris, comme a Londres, que les facteurs meine du
pays ou l’exposition avait lieu etaient seuls en mesure d’exposer des Ins
truments de premier ordre.
LAllemagne et l’Autriche ont4t£ seules represent^es dans cette branche
de la facture. Nous n’avons pu visiter que les orgues cxposees dans la
grande rotonde, dont un a 4te inonde. Le plus important t^tait un orgue
de trente jeux, construit par M. Hesh, de Vienne, dans lequel les jeux se
combinaient par voic de tirage a l’aide de pedales speciales. L’orgue de
douze jeux de MM. Rieger et lils, de Vienne, nous a paru assez bon dans
les parties que l’eau de la toiture n’avait pas alter^es. Nous avons tigale-
ment examine l’orgue de seize jeux expos^ par M. Mayer, dont les gambes
et les Hutes avaient un bon caractere, et enfin l’orgue de vingt et un jeux
expose par MM. Steinmayer et C‘ e , dans lequel les soupapes etaient montiies
dapres le Systeme Walcker.
Rans tous ces instruments, la sonorit^ etait borme, sans cependant pre
senter une qualit^ exceptionnelle, sauf pour certains jeux de flute en bois,
auxquels les Allemands s’attacbent a donner une grande douceur et une
suavit^ particuliere. Quant a la partie mecanique, eile nous a paru main-
tenue dans les errements les plus simples de l’ancienne facture. Nous
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