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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
n’avons rien vu la qui füt comparable comme disposition mlcanique,
coinrne misc en harmonie et comme ressources de combinaisons, ä ces
instruments hors ligne dont notre illustre facteur frangais, M. Cavaille-
Coll, a donne de si nombreux specimens, aussi bien dans les dimensions
reslreintes de l’orgue de concert, que sous la forme monumentale de
l’orgue d’eglise.
Nous regrettons que le temps ne nous ait pas permis d’examiner le
grand orgue de M. Walcker, superieur ä tous les aulres, d’apres le temoi-
gnage de notre collegue, M. Schiedmayer. Malheureusement, l’exposilion
(itait si vaste et le temps si court, que, dans beaucoup de cas, le Jury a du
se borner a un examen sommaire.
HARMONIUMS.
G’est en France que l’harmonium a pris naissance; c’est (igalement en
France qu’il a regu toutes les addilions qui l’ont amen« 7 : au degr4 de per-
fection qu’il atleint aujourd’hui, et dont les instruments de M. Debain,
de M. Alexandre et de M. Mastel nous offrent les types les plus parfaits.
Nous n’avons trouvd dans les expositions d’Allemagne et d’Autriche que
des reproductions plus ou moins parfaites de nos instruments frangais,
parmi lesquelles nous citerons en premiere ligne les excellents instruments
de M. Schiedmayer, de Sluttgard, notre collegue du Jury. Nous avons ega-
lement remarqmi, dans l’exposition americaine, des harmoniums d’une so-
norile tres-ronde et tres-puissante. En France, MM. Alexandre pere et fils
ont seuls exposti; leurs instruments sont connus depuis de longues ann^es.
C’est dans la maison Alexandre qu’ont et<5 r<5alises la percussion et le pro
longement, inventions ingenieuses de M. Martin, de Provins, qui onttant
ajoutd aux ressources artistiques de l’harmonium. MM. Alexandre ont pre-
sent6 cette fois une innovation dans la disposition des soufflets ou plutöt
des pompes alimentaires. Cette disposition constitue une simplification
mecanique, puisque le jiied agit sans intermediaire sur les pompes elles-
memes; eile a egalement l’avantage de reduire le volume exterieur de
l’instrument et de lui donner un aspect analogue ä celui du piano. Malheu
reusement, notre conviction est qu’il y a dans cette invention un mauvais
ernploi de la force motrice de 1’homme. Notre impression a cet (igard a etc
confirmee par celle d’un artiste distingue qui a jou4 l’instrument devant
nous; nous ne pouvons donc considerer cette invention comme un progres.
Neanmoins, nous avons accepte sans objection la medaille de progres
proposee par la i rc section pour l’ensemble des produits de la maison
Alexandre.