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INSTRUMENTS DE MUSIQUE.
distinction de sn faclure et la sonorite des spdcimens qu’ii a prdsenlZs.
Une imitalion tres-reussie de Jos. Guarnerius a surtout fixe l’attention du
Jury: un vernis chaud de ton et d’une päte tres-fine, un son vibrant et
egal, un rhoix de bois hors ligne, telles sont les qualites qui ont valu a
M. Zach »r unanimes eloges.
La hasse, imitation de Stradivarius et copie exacte du bei Instrument
de M. Davidoff, l’eminent professeur du conservatoire de Saint-Peters-
bourg, a inoins plu; la sonorite est courte et un peu metallique. Nous ne
quitterons pas M. Zach sans dire un mot de la disposition que ce luthier a
adoptee pour le tirage des cordes, en les faisant tirer sous le cordier au
lieu de les faire passer par-dessus les (edleres de la queue. M. Zach croit
ä une pression plus dnergique sur le chevalet. La demonstration, qui n’a
pas eie suivie de contre-epreuve, n’a pu etre concluante, faite dans cette
audition d’ailleurs un peu sommaire.
Nous mentionnerons aussi pour memoire le singulier ([uatuor execute
par M. Zach pour le compte et sur les dessins de feu M. le professeur
Libarzick. Ges instruments, dont la construction est basee, suivant l’in-
venteur, «sur des calculs mathematiques et meine cabalistiques» (sic'), n’ont
pas lenu les prornesses de M. Liharzick. La bizarrerie des formes, les
eclisses curvilignes, l’extension du volumc, ne produisent qu’une sonorite
etrange et vulgaire, qui contraste singulieremenl avec celle du qualuor ins
trumental classique. II ne laut voir la qu’une fantaisie d’amateur inoins
raisonnee que le violon trapezo'ide de Savart, et qui parait condamnee a
l’oubli.
En resuind, cette exposition nous a laisse les meilleurs Souvenirs.
M. Zach est un chercheur, et nous lui donnons rcndez-vous avec confiance
ä la prochaine exposition internationale.
MM. Nemessanyi et Schünda. — MM. Nemessanyi etSchünda, de Pesth,
ont envoyd d’estimables imitations. Le choix des bois est heureux, et la
main-d’oeuvre est assez soignee. Le vernis de M. Schünda laisse a desirer.
Les //aussi sont trop ouverls. Les che vil les a clel ne feront pas renoncer
a l’usage des chevilies ordinaires bien ajustöes.
M. Stecher. -— Les violons de M. Stecher, de Salzbourg, sont d une
assez bonne sonorite, mais sans charme. 11 faut aussi regretter I epaisseur
du vernis.
M. Pracht, de Vienne. — M. Placht merke d’etre mis hors de pair, et
sa fabncation esl meilleure; c’esl la de la honne lutherie industrielle pro-