EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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tenu dignement son rang. Les jures francais regrettent vivement que des
circonstances independantes de leur volonte n’aient pas permis de faire at-
Iribuer a quelques-uns de nos exposants le diplöme d’honneur, qui eut per
mis au Gouvernement francais de compter les exposants du groupe XV
parrni les candidats a une recompense exceptionnelle et nationale.
Le Jury de notre groupe, au debut de l’examen des propositions faites par
la premiere section, s’elait preoccupe de savoir s’il y avait Heu de döcerner
dans ce groupe des diplömes d’honneur.
Apres avoir pris l’avis du Conseil des presidents sur le caractere et la
portee de cette haute recompense, le Jury de groupe döcida,par sept voix
contre quatre, que, «eu egard a la stricte execution du regiement et a l’in-
«terpretation ideale a laquelle il donne Heu, il n’est pas en position de
«j)Ouvoir donner des diplömes d’honneur ä ces exposants. »
Cette decision, semblable ii celle prise par le groupe des Beaux-Arts, lais-
sait aux jures francais tonte liberte pour faire valoir, conformöment a l’avis
du Jury et suivant les inspirations de leur eonscience, les titres de ceux de
nos compatriotes qui meritaient d’etre signales exceptionnellement.
Malheureusement, apres la clöture officrelle des operations du Jury de
groupe, apres le depart d’une partie des membres de la majorite, et no-
lamment des membres francais qu’aucun devoir ne retenait plus a Vienne,
la minoritö du Jury de groupe crut devoir r<5former la decision premiere
du Jurytout entier, et distribuer des diplömes d’honneur a certains expo
sants de la premiere section seulement; ces diplömes furent votes par le
Conseil des presidents. Le commissaire general frangais, prevenu tardive-
ment, se hata de protester; le vice-president frangais du groupe appuya
energiquement, par depeche telegraphique et par lettre adressee au com
missaire general de l’Exposition, cette protestation si legitime.
Mais ces reclamations arriverent trop tard.
Nul doute que, si le Jury de groupe eut renoncö avant sa Separation a
la jurisprudence adoptee par lui pour les diplömes d’honneur, la France
n’eut eu sa part dans les haules recompenses. Elle n’avait rien ii reven-
diquer dans la premiere section, ou ses plus eminents facteurs, les Erard,
les Pleyel-WoKT et les Henri Herz, s’etaient mis cn dehors du concours.
Mais nous aurions, dans les autres sections, defendu energiquement
les droits de nos compatriotes, de M. Thibouviile-Lamy, qui röunissait dans
une seule exposition les instruments a vent de diverses natures, des inslru-
ments a cordes aussi remarquables par leur hon marche que par leur
bonne fabrication, ainsi que les specimens multiples d’une excellente fabri-
cation de cordes harmoniques; de M. Sylvestre, de Lyon, dont les inslru-
ments a cordes l’avaient empörte, selon nous. sur los meilleurs instruments