/,8 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE. 
les exigences du sujet ct que Fon soude au fond metallique. C’est dans 
l’intervalle des cloisons qu’on fait fondre l’email; 1 email est pose par 
petites portions que l’on fond au feu, cn les ajoutant successivement jus- 
qu’au niveau de la cloison. On use ensuite a la pierre pour unir les sur- 
faces; ce mode de fabrication des cloisonnes, qui est le plus coütcux, peut 
etre modifie en coulant la piece a email! er dans un moule, sur les parois 
duquel sont menages des creux qui servent a obtenir d’un seid jet 1c relief 
des cloisons. La fabrication des emaux cloisonnes par ces procedes a refu, 
dans ces dernieres annees, une grande extension. Nous ne pouvons nous 
empecher de signaler, bien qu’ils n’appartiennent pas au groupe IX, les 
magnifiques emaux cloisonnes de MM. Barbedienne, d une pari, Christophe 
et Bouillet, de l’autre. A cote de la fabrication et du travail du m&al, on 
peut voir le role important qu’y jouent les emaux et la valeur qu’y ajoutent 
leurs brillantes couleurs. 
Un autre genre d’emaux a pour base les emaux de basse tadle (hasse 
tadle emaillee, emaux translucides). On les obtient de la maniere suivante: 
la plaque d’or ou d’argent etant solidement fixee, on y transporte le 
calque d’un dessin, et l’on grave ou plutöt on cisele la composition en 
relief avec toute la Finesse du modele, puis on dtend sur cette sculpture 
d’un tres-faible relief, par grandes teintes plates, des emaux translucides 
nuanc^s de vert et de rouge pour les vetements, de bleu pour le ciel, de 
violace pour les carnations; le tout etant fondu au feu, les dillercntes 
epaisscurs d’email font ressortir le sujet en produisant un effet analogue 
a celui de la lithophanie. 
G’estvers le milieu du xv e siede qu’on chercha a laire, ä Limoges, des 
emaux ä hon marcluS pouvant remplacer les emaux cn tadle d’epargnc et 
les emaux de basse tadle. La premiere fabrication tentde dans ce but fut 
la suivante : le dessin et les ombres etaient traces sur une plaque de 
cuivre brillante avec un email brun, puis on etendait sur cette espece de 
camaieu des (imaux colores translucides en ajoutant de l’or pour mieux 
accuser les lumieres. On avait ainsi un email grossier qui, cornme le-dit 
M. de la Borde, jouc l’email de basse tadle, comme les images de Cam 
pagne jouent le tableau qu’elles repr&entent; puis plus, tard, vers t 5no, 
on fit a Limoges des emaux appeles emaux peints, dans lesqucls le dessin 
et le modele sont obtenus exclusivement par la main de l’artiste. Pour 
obtenir ces emaux, on prend une plaque de cuivre legerement bombee 
qu’on recouvre au feu d’une couche d’email noir tirant g<$n<5rnlcment sur 
le violet, ou d’email bleu lapis; sur ce fond noir, on etend une couche 
d’email blanc; puis avec une pointe on trace le dessin, en enlevant l’email 
blanc la ou le fond doit rcster noir, en lui donnant une epaisseur plus