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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
ler toutes ses eaux, a l’exception de celles que debile le bras appele canal
du Danube, q»i traverse la ville de Vienne. Ce lit, qui a 285 metres de
largeur pour les eaux ordinaires, et 800 metres pour les plus grandes
crues, est pr<5par4 immediatement avec son profil definitif, avec des berges
perreyees ou des murs de quai, sans qu on ait recours a 1 action des eaux
pour une partie du travail de creusement. 11 y avait donc a organiser de
vastes chantiers de lerrassements et de dragages, pour extraire et trans-
porter ä de grandes distances une masse de gravier de 1 h millions de
metres cubes, pour l’employer en remblai, de maniere a realiser le profil
transversal present, et pour former, sur les nouvelles rives, des terre-
pleins regubers. Tous ces deblais, au-dessus ou au-dessous deleau, sexe-
cutent par des dragues puissantes et par des excavateurs du Systeme pre-
cedemment applique au canal de l’isthme de Suez par M. Couvreux. Les
operations de chargement et de transport s’effectuent par des machines
elevatoires et par des locomotivcs. Toute l’organisation des chantiers est
ainsi basee sur un emploi judicieux et economique de la machine a vapeur,
et a et^ rendue independante, autant que possible. des variations et des
exigences de la main-d’ceuvre.
Nous ne pouvons entrer ici dans les details de celte Organisation, 111
decrire l’immense materiel mis en action, lequel comprend notamment
8 dragues, h excavateurs, 18 locomotives, ih remorqueurs ou loueurs
sur chaines, etc., avec un ensemble de machines a vapeur qui presenten!
une force de 2,111 clievaux de 70 kilogrammetres. Nous devons toutefois
faire connaitre une nouvelle maniere d’elever et de charger les matieres
draguees.
On connait depuis longtemps les elevateurs qui prennent de grandes
caisses pleines de graviers plac&s dans un bateau, les montenl et les de-
posent sur les wagons. A ce procede, qui est aussi applique dans 1 entre-
prise dont nous nous occupons, M. Hersent a imagine de substituer le
suivant. Les graviers sont verses par les dragues dans des baleaux, qui sonl
ensuite amenes successivement devant une drague fixe, installee contre la
rive, et c’est cette drague qui reprend le gravier dans les premiers baleaux
et le verse directement dans les wagons. M. Castor, dont 1 experience dans
ces sortes de travaux faisait autorite, nous a assure que le nouveau pro
cede procurait une ^conomie considerable comparativement aux elevateurs
ordinaires.
Parmi les divers engins qui sont employes, on peut encore citer comrne
nouvelle une machine ä casser le caillou pour le beton. Elle se compose
d’un volant arme de palettes tournant dans un tambour en tole et mis en
mouvement par une locomobile de la force de 0 a 6 chevaux. Cette ma-