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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
liinites oit un moyen aussi coüleux serait pruticable 1 . L’etablissemenl de
barrages et de reservoirs ilans les vallees superieures serait tres-ineflicace,
dans des conditions veritablement economiques, c’est-ä-dire avec des de-
penses et des inconvenients moindres que la valeur des dommages qu’il
s’agirait d’eviter. Nous ne contestons pas, bien entendu, l’utilite des re
servoirs d’emmagasinement des eaux piuviales pour les irrigations et pour
i’aiimentation des viiles, mais seulement de ceux qui auraient pour but
d’attenuer les grandes inondations. Le reboisement des montagnes dtinu-
dees et i’empechement des d^frichements inintelligents sont des mesures
dont tout le monde reconnait l’excellence; mais, si l’on met les superficies
restreintes oü ces opdrations sont justifiees, au point de vue de la produc-
tion du sol, en regard de la superficie totale du bassin d’un grand fleuve.
il laut encore reconnaitre qu’elles n’attenueront que faiblement les inon
dations extraordinaires qui portent la desolation dans les grandes et riches
vallees.
C’est donc principalement par des travaux de defense locale qu’on doil
continuer ä combattre les debordements des cours d’eau, en ce qu’ils ont de
plus nuisible, c’est-ä-dire parleur regularisation et par leur endiguement
bien entendu. A cet egard, on doit surtout se preoccuper des crues ordi-
naires, qui, par leur frequence, font en definitive plus de mal en general
que les crues extraordinaires, etil faut etre tres-reserve dans la construction
de digues absolument insubmersibles. En resserranl le champ des inon
dations et en diminuaut leur volume dans uneregion donnee, on aggrave
necessairement la Situation des regions infärieures, et c’est par une sage
appreciation de l’interet general que la loi du 28 mai 1858 a inlerdit
d’^lablir, ä moins d’une autorisation de l’administration, des digues insub
mersibles dans le champ d’inondation des principales rivieres de la France.
Quant ä l’ouverture de canaux de navigation ou d’irrigation, on ne sau-
rail attribuer ä ces travaux, ^minemment utiles au point de vue de leur
destination speciale, une influence favorable ni ä l’abaissement des grandes
inondations, ni ä l’augmentation des debits d’etiage des cours d’eau.
1 Les marais des Paluns sont situes dans ie
ran Ion d’Auba^ne, ä 3 o kilometres de Marseille.
Au xv' siede, ils occupaient une surface d’en-
viron tioo hectares, et causaient des fiAvres
cjLii decimaienl la population des environs. On
profita de la nature caverneuse du sous-sol
pour dirigerles eaux dans deux entonnoirs cn-
touresdelosses et deniurs apierres serhes Ires-
permeables pouren empecher l’obsli uction. La
majeure partie du marais a, du roste, ete des-
secliec au movon d’un canal aboulissanl a mie
petite riviere, et aujourd’hui les puits absor-
bants, qui Ibnctionnent toujours tres-bien, ne
servent qu’a une surface d’environ 60 hectares.
On autre dessechement plus important a ete
opere dans Parrondissement de Marseille par
l’absorption des eaux : c’est celui du bassin de
Cuzes, dont la superficie est d’environ i,5oo
hectares. Plusieurs puits absorbants analogues
a ceux d’Aubagne y ont ete creuses, et les
eaux d’orage sont, en outre, dingeessur des
terrains Iresqiermeables de quelques hectares.