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Regulinsation de la Theiss. — La 'l’heiss descend des Carpathes et se
jette dans le Danube a environ 3o kilometres en amont de Beigrade, apres
avoir parcouru une vallee tres-large dont la grande fertility n’est entravee
que par de frequentes inondations.
Le cours de la riviere est tellement sinueux depuis Tibisca Uhlak, pres
de sa source, jusqu’au Danube, qu’il presente un developpement de
plus de 1,200 kilometres dans une vallee d’environ 5(>o kilometres. Sa
pente moyenne, dans cette etendue, est inferieure ä k centimetres par ki-
lometre, et eile n’est guere que de 1 centimetre par kilometre sur les 200
derniers kilometres qui precedent son embouchure. La vitesse de ses eaux
a la surface est au plus de 3o ä Go centimetres par seconde. Tons les
printemps les eaux montent lentement, se maintiennent tout Fete a un
niveau presque constant, et redescendent, ä Fapproche de Fhiver, versleur
etiage, qui a toujours lieu pendant les grands froids, entre les mois d’oc-
tobre et de mars.
Les crues annuelles s’elevent generalement ä une hauteur de 4 m ,5 0 a
6 metres au-dessus de Fetiage. A Szegedin, oü le chemin de fer autrichien
du Sud-Est traverse la Theiss, la plus grande crue connue (avril 1 855)
est montee a environ 8 metres au-dessus de Fetiage.
Les inondations couvrent de vastes etendues, et, avant les travaux de
regularisation dont nous allons parier, il y avait dans la vallee une cen-
taine de mille hectares de marais tres-insalubres.
Ges travaux consistent a redresser le cours de la riviere au moyen de
coupures pratiquees a travers les meandres les plus prononces. A cet
effet, on se borne ä creuser, en basses eaux, des canaux de derivation de
largeur restreinte, et les hautes eaux, naturellement appelees sur la di-
rection la plus courte, achevent d’approfondir et d’elargir le nouveau lit
dans des conditions convenables pour la navigation et pour Fe'coulemenl
des crues. On ne reussit pas toujours du premier coup. Les coupures se
comblent quelquefois pendant les hautes eaux. On est alors oblige de re-
courir a de puissants dragages; mais on arrive toujours a surmonter ces
diflicultes.
Le lit rectifie est borde de digues insubmersibles espacees a une dis-
tance d’environ k 00 metres. On defend les berges contre les corrosions,
mais seulement au für et a mesure des besoins, et il parait que, par suite
de la grande largeur iaiss^e a la riviere, ces defenses n’ont etG neces-
saires jusqu’ä present que sur un petit nombre de points. Les eaux, en
crues, sont tellement limoneuses que les anciens bras se colmatent tres-
rapidement et deviennent cultivables.
Ges travaux, dont Fex^cution esl poursuivie avec perseveranct» depuis une