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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
teme identique, qui rappelle celui qui a ete employe pour la premiere fois
par Brunei fds au pont Royal-Albert, ä Saltash, sur le bras de mer qui
s^pare le comtfj de Cornouailles du Devonshire', et qui a encore recu
d’autres applications, notamment au pont de Mayence surle Rhin.
Le tablier est suspendu a deux arcs a courbures opposees, se joignant au-
dessus des supports en mafonnerie qui surmontentles piles. Mais, tandis
que dans les ponts que nous venons de citer les deux arcs sont relies par
des montants et des croix de Saint-Andre, de maniere que le tout forme
une poutre rigide rentrant dans le Systeme general des bowstrings, les
deux arcs sont ici independants Tun de l’autre dans l’intervalle de leurs
points de reunion extremes. II n’y a dans cet intervalle que des tiges ver-
ticales qui transmettent le poids du tablier egalement aux deux arcs. La
poussee du premier est ainsi equilibree par la tension de l’autre. Chacun
de ces arcs est eompose de deux plates-bnndes concentriques reliees enlre
elles par des montants verticaux et des croix de Saint-Andre. 11s ont une
hauteur d’environ h metres et une flecbe d’environ 8 metres, en sorte que la
hauteur totale du Systeme des deux arcs, au milieu d’une travde, est d’en
viron ük metres. Au-dessus des supports, les arcs convexes et concaves
s’entre-croisent sans discontinuite, de maniere que l’arc convexe d’une
trav4e est prolonge par l’arc concave de la travee suivante, et reciproque-
ment. Les arcs superieurs sont fortement contreventes dans toute leur
etendue. Aux points d’appui, il y a des rouleaux de friction en vue des
mouvements resultnnt des variations de temperature.
Pendant ces mouvements et pendant ceux qui sont produits sous l’ac-
tion des charges mobiles, le poids du tablier reste-t-il egalement reparti
entre les deux arcs? II en serait ainsi sans doute si la deformation des arcs
se faisait de maniere que les courbes de pression et des tensions restassent
symetriques par rapport a la ligne horizontale passant par les points d’entre-
croissement au-dessus des piles. Mais, en realite, l’equilibre de l’ensemble
du Systeme des trois travees peut exister sans cette symetrie. Nous ignorons
comment cette objection peut etre Mevtie. Nous reconnaissons toutefois
qu’en pratique on peut y repondre en se fondant sur la grande marge que
la limite de tension adopt^e dans les caiculs de stabilite reserve aux ecarts
possibles.
Si l’on compare le Systeme de pont a celui des poutres, dont toutes les
parties sont reliees enscmble, on lui trouvera peut-£tre i’avantage d’une
Iransmission directe des charges aux pieces qui subissent les plus grands
efforls et d’une repartition plus reguliere de ces etloiis; mais il doit pre-
1 Cours <le mecanique de M. Edouard Collignon, p. Sbq, Le pont de Snllash a deux travees
de i38 D, ,68 d’ouverlure cliacune.