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TIUVAUX DU GENIE CIVIL.
Voici comment les travaux ont ete conduits. On a d’abord elabli un
batardeau demi-circulaire rattacbe a la cöte. Cc batardeau, forme d'un
encolfrement rempli d’argile et de sable, n’a que i m ,Go de hauteur et a
ete d’une construction facile. Dans cetle enceinte, on a deblayd le rocber
a sec. Puis on s’est avance en dehors de son perimetre, en cheminant
aux profondeurs voulues, et en creusant des galeries concentriques et des
galeries rayonnantes assez rapprochees pour ne laisser entre eiles que des
piliers d’une dpaisseur süffisante pour soutenir le ciel, d’environ 3 metres
d’dpaisseur, de cette vaste carriere sou terra ine.
Les galeries ont environ i m ,5o en hauteur et en largeur. Six des ga
leries circulaires sont continues et decnvent ä peu prds des demi-cercles
appuyes sur la galerie qui longe le rivage. En avant de la sixieme, on a
atteint les pointes les plus avanceesdu recif par de petites galeries supple-
mentaires. Les galeries rayonnantes sont au noinbre de quinze.
Le rocher est un gneiss tres-tenace, ä stralification presque verticale, et
peu permeable. Les epuisements sont tres-faciles.
Le forage des trous de mine est opere par des macbines a air comprirne,
generalement par des macbines a percussion, quelquefois par une ma-
cbine a pointes de diamant. Le forage a la main est egalement employe.
Les trous de mine ont de yo cenlimetres a i m ,ao de profondeur. La
cbarge pour chaque trou est d’environ 8 onces(22(i gr. yo centig.) de
nilroglycerine. On a employe ces laibles charges pour ne pas ebranler le
ciel et les piliers des galeries.
Le batardeau a ete commencd en juillet i86y. Le i cr fevrier 1873, la
longucur totale des galeries etait de 1,437 ln ^t rcs ct les travaux d’explo-
ration etaient a peu pres termines. On avait tire ä cette dpoque environ
20,000 coups de mines sans accident.
Nous n’avons pu savoir exactement, pendant nolre sejour a Vienne, oü
en etaient les travaux au mois d’aout dernier. L’explosion finale n’avait
pas encore eu lieu. 11 nous a ete assurd, dcpuis, que les galeries devaient
etre approfondies de maniere ä augmenter notablement le vidc de l’exca-
vation, dans laquelle la majeure partie des debris pourront rester enfouis
sans gener la navigation. L’experience faite a San-Francisco, ou une
röche sous-marine a dte derasee par un procede semblable, a en effet
prouve que l’enlevement des debris par des dragages etait tres-couteux,
et qu’il convenait d’en reduire la quantite le plus possible. (Voir le md-
moire de M. Maldzieux, p. 393.)
Ce mode de deroctement sous-marin est fort remarquable. Lorsque
les circonstances permettent d’y recourir , et que les masses a extraire
sont considdrables, il parait offrir des avantages de plus d’une espece sur
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IV.