INDUSTRIE DOMESTIQUE NATIONALE
RAPPORT DE M. E. BÜNDELET,
MEMBRB Dü JÜRY INTERNATIONAL.
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[je groupe XXI, inlitul^ Industrie domestique nationale, repr^sentait ä
I Exposition de Vienne une pensee nonveHe et profunde que [es autres
nations ont pu sans doute avoir le merite d’accueillir, mais que la France
a incontestablement ia gloire d'avoir signalee.
Le travail auquel se livre riiumanite se presente dans l’histoire des na
tions sous un doubie aspect.
Le labeur domestique est destine, dans la sphere etroite de l’individu, de
Ia lamille ou tout au moins de la rite, a satisfaire des besoins prinntifs et
peu compliques. Les produits de ce travail se consomment sur place ou
sous la forme dun behänge de Services tres-limites. Vient ensuite le tra
vail industriel proprement dit, lequel, au point de vue de 1’appropriation,
n’a [dus de relations directes avec les besoins personnels de celui qui s’y
livre : il a pour but, non plus la commodite de la vie domestique, mais
la vente commerciale; il s’exerce le plus souvent en dehors de la lamille,
et dans des conditions sociales et scientifiques qui sullisent pour constituer
veritablement ä un ouvrier une existence ;i part.
Les nations debutent par le travail domestique, lequel est ä un certain
rnoment remplace par le travail manufacturier. Ce serait une grande er-
reur ^conomique et morale que de pretendre supprimer, au profit de la
labrication proprement dite, le travail du foyer. Les nations europeennes
qui ont refus4 de figurer dans le groupe XXI de i’Exposition viennoise se
sont meprises sur la marebe de la civilisation : elles n’ont point vu que le
travail industriel a son complement dans l’activitii domestique, et que
I ideal du progres serait evidemment une döcenlralisation mecanique. qui
rendrait a chaque homme la liberte de sa vie privee sans lui oter la res-
source d’un outillage cominun.