INDUSTRIE DOMESTIQUE NATIONALE.
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Roümanie, Dalmatie. Nous clevons signaler surtout la remarquable Col
lection exposee par M. le comte Vladimyr Dzieduszycki. Elle se compose
de quarante-sept personnages habilles en paysans, homraes et femmes.
Des broderies sur drap, des peaux d’animaux melees a la soie et ä la laine,
donnent un aspecl fres-pittoresque a cos diff^rents costumes.
Turqeie. Tons les visiteurs de l’Exposition de 1867 se souviennent
encore de la magnifique collcction de costumes exposee auChamp de Mars;
nous la retrouvons au Prater.
Voici la liste des principaux : le Zeibek, province de Smyrne; l’Arnaut,
le Bulgare, le Besniak, le Laz, province de Trebizonde; le Circassien et la
Circassienne; un habitant du mont Liban et sa femme; l’Albanais; le
Kurde et sa femme; un juif de Jerusalem et un autre de Bethl^em; un
komme de Damas et un autre de Salonique; une femme de l’Asie Mineure;
un tapissier et un cuisinier de Constantinople; le bourgeois turc, le porte-
faix et le berger, une femme mariee bulgare, un homme de Djedda, un
autre de Bagdad et un de la Mecque.
II n’y a pas de pays ou la broderie joue un plus grand röle sur les ve-
tements. La seile et les renes du cheval, la tunique et les bottes du cava-
lier en sont couvertes; le linge des femmes du serail etjusqu’aux serviettes
de bains sont minutieusement decoupees en jours faits a l’aiguille, non
pas au hasard, avec le poingon, mais en comptant les bis de la plus fine
toile comme les mailles d’un canevas.
Les travaux de l’industrie domestique nationale n’occupent pas moins
en Turquie les hommes quc les femmes. L’art de la bijouterie en filigrane
garde toujours sa meme valeur; les pelits vases pour soutenir les tasses ä
the, des corbeilles, des porte-pipes, atlirent l’attention des visiteurs non
moins que les incrustations d’or et d’argent et les mosaiques de maroquin
sur de splendides reliures. Tels sont les travaux des ouvriers isoles. On
voit que nulle ecole d’art, nulle recherche n’a preced4 leur travail; la
coutume est leur seul guide. Le filet d’argent incrustö surle vase, comme
le filigrane contourmS, semble toujours copie sur le meme modele que
nous montrent depuis deuxcenfs ans les musees relrospectifs.
II en est de möme des dessins soutaches sur les v4tements. La seile du
cheval de Mahomet est absolument semblable a celle des gen^raux de
l’armee turque moderne. Mais la machine ä soutacher execute aujourd’hui
en moins d’un jour ce qui demandait des mois entiers de travail aux ou-
vrieres a l’aiguille.
Egypte. Nous avons deja parle plus haut de ipielques-uns des travaux