OBJETS D’ART RELIGIEUX. 249
employö avec succes les procedes de fabrication de cette epoque par ln
superposition de verres, et obtenu un effet harmonieux de tons translucides
par une mise en plomb bien entendue, söparant par un trait ferme les
couleurs de nuances differentes.
Le vitrail de M. Lorrin, de Chartres, composd de plusieurs grands
sujets, style du xvi° siede, quoique un peu trop fonce, se faisait remar-
quer par sa richesse et sa variöte de coloration, ainsi que par une execution
soignee. Une medaiile de merite a recompense ce travail.
D’autres medailles de merite ont encore ete decernees :
i° A M. Ottin, de Paris, pour la copie d’un vitrail du xv° siede,
ceuvre parfaitement reussie comme dessin et finesse d’exöcution, ainsi que
comme entente des procödös de coloration des verres employes a cette
epoque;
2° Aux vitraux legendaires exposes par M. Lusson, de Paris, et bien
traites au point de vue dune coloration barmonieuse et d’une bonne exe
cution ;
3° Enfin ä M. Oudinot, de Paris, pour les dessins de ses vitraux de
l’eglise de la Trinitö.
II y a lieu de mentionner encore le vitrail representant une Sainte-
Vierge, de la fabrique des Dames Carmelites, du Mans, lequel, un peu
iourd de style, mais d’une assez belle tonahtö et d’un modele convenable,
a obtenu un diplöme de merite.
IJn deuxieme diplöme de merite a ete attribue au vitrail de M. Des-
granges, de Lyon, dont le sujet, se rapporlant ä la derniere guerre, se
recommandait plutöt par des qualites de composition que par les qualitös
de la peinture sur verre, laquelle avait etö trop traitee comme une pein-
ture opaque.
Dans les nombreux produits exposes par les peintres-verriers allcmands,
on en rencontrait peu possödant les qualites essentielles qui conviennent
a l’art de la peinture translucide.
La Baviere, enparticulier, qui, parmi les peuples de l’AHemagne, s’ötait
autrefois distinguee dans la fabrication des vitraux peints, et qui reven-
dique comme un de ses enfants le moine Theophile, l’auteur du Tratte sur
les divers arts, a montre, par une exposition mediocre, qu’elle avait malheu
reusement oubliö les precieux enseignements de ce dernier.
En effet, le vitrail a sujets legendaires de grande dimension de la
maison Zeller, de Munich, la plus importante de Baviere, a laisse voir,
dans une composition compliquec, un dessin sans style et sans effet, une
coloration de personnages detaohes en blanc et tous criards sur un fond
uni, teinte neutre, un manque d’experience des effets de la lumiere et