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OB JETS D’ART RELIGIEUX.
que nous onl laisses les habiles orfevres du xn c au xvi c siede. Les adnii-
rables chässes, reliquaires, croix, Grosses, calices de cesepoques, conserves
dans les tr<5sors deConques, d’Evreux, d’Aix-la-Chapelle, deCologne, etc.,
ainsi que dans les musfies et collections particulieres, temoignent du degre
de perfection, ä tous les points de vue, auquel daient arrivd ces artistes,
perfection quin’apas depassee depuis, peut-etre rrieme pas atteinte.
C’est en s’inspirant de ces monuments precieux que M. Poussielgue,
orfevre ä Paris et seul exposant francais dans la classe d’orfevrerie religieuse,
est parvenu ä produire une exposition hors ligne, qui surpasse en gout, en
difficultes vaincues et en exdntion, toutes les ceuvres soumises par les
orfdvres elrangers ä l’apprcciation du Jury.
Dans un espace assez restreint, M. Poussielgue a reuni tous les genres
d’orfevrerie, depuis le plus simple jusqu’au plus orne. Ses calices, ses reli-
quaires, ses croix, ses chandeliers, attestent la purete de la forme, le fini
de la cisclure, la souplesse du repousse, la qualite des eniaux et l’entente
parfaite des procedes de fabrication.
L’oeuvre capitale de cette exposition est une chässe destinee a la cathd-
drale de Rouen, couverte de bas-reliefs repousses, d’anges et de figures
en ronde-bosse, d’ornements ciseles et d’emaux cloisonnd parfaitement
r^ussis; cette chässe laisse loin derriere eile les productions des autres ex-
posants.
En presence d’une teile superiorite, le Jury a decernä a M. Poussielgue
le grand diplöme d’honneur, et des rnedailles de Cooperation a MM. Bastie,
Dardenne et Gouffc-Bernard, pour temoigner de la part qu ont dans la
reussite de ces ceuvres 1’inteHigence et l’habilete du ciseleur, la Science de
l’emailleur et le talent du sculpteur.
MM. Bourdon, de Bruxelles, et Villemotte ont expose des calices, des
croix, des chandeliers detres-bon style. Leurs äinaux, nielles et repousses,
sont d’une bonne execution. Une medaillc de progres a ete decernee au
premier, dont la maison occupe soixante-dix ouvriers avec un Capital de
^00,000 francs, et une medaille de mente a ete accordde au second, dont
la maison est moins importante.
L’Allemagne etait representee par un nombre considerablc d’exposants.
Mais, si plusieurs d’entre eux ont produit des objets traites avec une certainc
recherche, la plupart ont conserve dans leurs ceuvres, ou la secheresse de
l’art allemand aux xv' et xvi c siecles, duc surtout au mode d’estampage
employe pour l’ornementation, ou la lourdeur et le mauvais gout de
l’epoque du xvin” siede.
MM. Kunne et Rentrop, d’Altona, se distinguent, le premier, par de
beaux ostensoirs, des calices avec medaillons emailles, des encensoirs en