BEAUX-AKTS.
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aux autres nations, elles etaient Ires-inegalemenl representees, suivant le
zele ou l’indifference des artistes ou des commissions locales.
On comprend Ja dilliculte de tirer quelque consequence d’une reunion
d’art qui ne permet ni comparaison ni rapprochement sur une Lase egale.
L’Exposition de 1862 fut un magniflque spectacle, et, comme le voulaient
du reste nos voisins, plutöt une nttrachon qu’un concours. La section des
beaux-arts ne participa en rien aux recompenses et ne regut la visite d’aucun
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Depuis lors, trois expositions artistiques ont et4 organisees hors de
France, dans l’espace des onze annees ecoulees de 1862 a 1873 : celle
de Munich en 1869, et celles de 1871 et 1872 ä Londres. La premiere,
tres-complele comme deploiement de l’art allemand, le lut moins quant
aux pays elrangers; la France y conquit le rang le plus honorable, et nous
retrouverons & Vienne plus d’une ceuvre dejä applaudie a Munich; mais
on sortait a peine de 1867 : c’etait un appel trop prompt aux artistes et
a la curiosite publique.
On sait, sans que nous ayons hesoin de les rappeier, dans quelles cou-
ditions eurent lieu pour nous les expositions suivantes a Londres. La
premiere devait s’ouvrir le i er mai 1871. Cetle dato suffit. II fallut la
perseverance, l’energie et, on peut le dire, le patriotisme de M. Du Som-
merard, notre commissaire general ä Londres, pour triompher d’une Si
tuation comme celle dans laquelle nous etions. L’annee suivante, en 1872,
nous prenions de nouveau une part brillante ;i la double exposition anglaise
des beaux-arts et de l’art applique a l’industrie. Si l’ell'et moral fut im
mense, si l’on comprit qu’aucune nation n’eut pu donner le spectacle d’une
pareille vitalite apres d’aussi dures atteintes, lä encore l’occasion nous
echappait de mesurer nos forces actuelles avec celles de nos voisins, et de
lirer des consequences serieuses, quant ä l’art moderne, des expositions de
Kensington. 11 laut ajouter que, soit indifference, soit contre-coup de la
guerre recente, les artistes allemands s’en desinteresserent ä peu pres com-
pletement. D’ailleurs l’Exposition de Vienne allail s’ouvrir quelques mois
plus tard; chacun reservait ses forces pour 1873.
Si donc nous ecartons a dessein la graride reunion du Champ de Mars,
qui, se tenanl chez nous, rendait, comme on nous l’a fait sentir, la lutte
inegale, il nous est permis de repeter que c’est la premiere fois que les
artistes frangais ont participe a une exposition etrangere dans des condi-
tions regulieres, obeissanl a un regiement consenti par tous, et que rien,
jusqu’au bout, ne sera venu älterer. Nous savons qn’il a ete fait grand bruit
de certaines infractions touchant la dato des oeuvres admises; on s’esl
renvoye de nation a nation les niemes rcproches; nous rendrons, en les