BEAUX-AKTS.
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tres-valable a son peu d’empressement dans le local qu’ils occupaient. II
fallait parcourir une longueur de plus de 800 melrespour se rendre, des
portes les plus voisines de la ville, au Palais des Beaux-Arts; or les gale-
ries contenant les expositions des architectes se trouvaient encore au dela,
cl touebaient, a lest, la limite de l’enceinte.
Nous serons immediatement au coeur de notre sujet en disant deux mots
des dispositions generales du bätiment principal et des annexes reserves
a nos produits des quatre sections. Les noms des architectes viennois a
qui Ton doit ces constructions, MM. Ferstel et Hasenauer, viendronl ainsi
un peu plus tot sous notre plume.
Le Palais des Beaux-Arts etait un long parailelogramme divise en quatre
parties reliees entre elles par un grand salon central. La peinture et la
sculpture francaises en occupaient tout le quart nord-ouest. Nos exposi
tions d’architecture, gravure et lithographie etaient reparties dans des ga-
leries ou portiques exterieurs qui laissaient beaucoup a desirer; les dessins
et plans ont eu plus dune fois a souffrir des intemperies et des variations
du climat autrichien.
On eprouvait une certaine surprise en arrivant devant le Palais, a la
vue de la nudite de ce long mur de 200 metres, coupe seulementpar de
niodestes pilastres, et au ccntre duquel le portique d’entree ne formait
qu’une diversion assez insullisante; c’est qu’en realite on n’apercevait de
ce cöte que le derriere des constructions ; l’acces principal se trouvait a Test.
Deux ailes, plus monumentales que le corps du milieu, — c’etait leur
defaut,— fennaient au nord et au midi une cour d’honneur gigantesque
ou le public devait penetrer par une sorte d’arc de triompbe, ceuvre de
M. Ferstel. Malheureusement, les neuf dixiemes des visiteurs ignoraient
celte cour, et, de meine qu’au Gbamp de Mars, Fcntrtie la plus grandiose
etait la moins frequentee : on ne convaincra jamais la foule que le plus
court chemin d’un point a un autre n’est pas la ligne droite.
Le grand interet de notre exposition d’architecture, et ce qui nous a
valu l’admiration generale, etait la reunion des dessins et plans provenant
de la collection formee par la Commission des monuments historiques et
extraits de ses archives. Celte Institution, declarec aujourd’hui d’utilite
publique et relevant du Ministern des beaux-arts, n’a rien d’analogue dans
les autres pays et y cause une legitime envie. II serait difficile de faire
l’analyse complete de ces etucles si sdrieuses et si interessantes, projels de
restauration, plans, releves d’ctat actuel, etc., qui resument le travail de
celte administration depuis 1862 ; tout au plus pouvons-nous essayer d’en
donner une idee succincte en les divisant en deux parties et en citant d’abord
celles qui se rattachent au style religieux a difl'erentes epoques.