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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
demeure d’eveque, ont ete exposes par M. Havka, ainsi quo des plans de
Barns romains, par M. Claus.
Le Jury a particulierement remarque les curieux modeles en relief des
constructions executees a Pesth d’apres les plans de MM. Ybl, Steindel,
Kroch, Skalmetzky et Weber. Cette grande ville ne veut point rester
en arriere de Vienne et vient de percer chez eile de gigantesques bou-
levards.
On peut citer encore, parmi les bons travanx d’arebitecture nationale
accomplis en ces derniers temps, le Stadt Theatre, qui rappelle notre Vaude
ville. La Loggia, qui forme l’angle arrondi de l’edifice, et la partie en
retour, avec colonnade, ont, malgre quelques lourdeurs, un excellent
aspect.
A l’interieur de l’Exposition, les architectes viennois se sont signales par
des creations de genres divers, dont quelques-unes meritent d’etre men-
tionnees. Le Pavillon Imperial, du ä M. Gugitz, a ete giineraiernent admire
pour son elegance et sa simplicite. 11 se composait de trois petits corps de
batiment de forme carree, n’ayant qu’un rez-de-ehaussee, et relies entre
eux par des galeries fermees. En face se trouvait comme pendant le Pa
villon du Jury, oeuvre de M. Feldschaeck, d’un lout autre aspect et construit
en vue de la disposition interieure qui repondait parfaitement a son buf.
M. Gugitz est, en outre, l’auteur des utdes et charmantes Galeries de bois,
ä jour, dont les differents fragments, adroitement c.oudes, couvraient tonte
la longueur du parc et servaient d’abri au public en meine temps qn’ils
lui donnaient sa direction.
Quelques annexes de l’Exposition allemande, eines a MM. Kyllmann et
Heyden, architectes de Berlin, rendaient plus sensible le hon gout qui
avait preside aux constructions improvisek's dont nous venons de parier.
En general, une certaine lourdeur, et surtout un manque d’invention,
regnent dans les productions de 1’arcbiteclure du nord de l’Allemagne. On
ne s’y est pas encore penetre d’une des condilions premieres de cet art, qui
exige que l’exldrieur d’un edificc ne fasse point disparate avec les besoins
reclames par l’interieur. Si nous admirons, par exemple, a l’Exposition de
Vienne, le Pavillon des Metaux, simple, fort et solide comme les produits
qu’il renferme, nous serons dtonnes, a l’autre hont de la ville, par ce palais
eolossal, flanque de quatre tours inutiles et de trois rangees de galeries
ogivales, qui sert de gare au chemin de fer. Vouloir soumeltre a des formes
classiques l’archilecture de notre vie moderne est un anachronisme absurde:
les ponts suspendus gothiques, on les halles au poisson dans des temples
grecs, sont des orreurs dont il faudra revenir. On s’apercoit, du roste,
en Allemagne, que les imitations de l’antique, mises ;i la mode par le roi