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BEAUX-ABTS.
uli'e lo i'csle de sa carriere: la staluaire nc connait point les exagdrations
et les folies des encheres publiques; le sculpteur qui commence sait ce qui
l’atlend : une vie penible, laborieuse et modeste. Lorsqu’il aura recu sa
premiere commande de 1 adnunistration ou dun Afecene genereux, il de-
vra s’estimer tres-heureux si, apres avoir travaille un an dans un atelier
humide, apres avoir passe sans encombre de la terre au plätre et du
plätre au marbre, et apres avoir paye praticiens et modeles, il peut ren-
trer a peu pres dans ses frais. Qui peut dire ou en serait aujourd’hui cliez
nous la sculpture Sans la protection de 1 Etat? Les pays qui ne peuvent
donner cet encouragement ä leurs artistes par des institutions speciales
admiraient avec envie dans notre section ce bei ensemble d’ceuvres qui sont
la propriete de nos rnusees ou qui ornent nos monuments publies; aussi
n aurons-nous jamais mieux compris qu a ^Exposition de Vienne la neces-
sile de fournir ä 1 Etat des moyens puissants de continuer a suivre une
voie qui a produit de tels r&sultats.
Nous resumerons notre jugement sur la staluaire francaise en disant
qu en dehors des qualites qui sont la consequence d’etudes et d’un cnsei-
gnement bien dirigös, le rang qu’elle occupe s’explique par une eleva-
tion et une recherche du style que l’on ne rencontre pas ailleurs.
PAYS ETRANGERS.
Eour continuer notre examen dans l’ordre que nous avons adopte, il
nous faut parier d’abord des sculpteurs autrichiens. Ils sont assez nom-
breux, ce qui s’explique par la facilile qu’ils avaient d’exposer chez cux.
i\ous trouverons plusieurs ouvrages importants, mais sans grand carac-
tere. Il faut cependant en excepter les compositions, bien arrangees et
dun bon travail, de M. Alois Diill, Diane et Endymion, et une Rebecca;
une Victoire et 1 Amour et Venus, de Al. König; puis les groupes et bustes
de Al. Kundmann (hors concours), ainsi que de bonnes etudes de
MM - Tagner et Pönninger, et une stalue energique et bien etablie
representant Michel-Ange, par M. Wagner.
Un jeune artiste, assez en renom a Vienne, AI. Benk, est l’auteur d’une
Aiistna destinee au musee de l’Arsenal; celle statue, de meine que le
groupe de 1’Arcliilecture, de la Peinlure et de la Sculpture qui orne l’en-
tree du pnlais des Beaux-Arts, ne manque pas d’un certain aspect monu
mental : on y voudrait plus de distinction et d’originalite.
M. Fernkorn a expose une Statue equeslre colossale de l’archiduc Charles
d AUlriche. Le cheval a assez de mouvement, et l’effet du groupe pourra
etre satisfaisant sur la place de Vienne qu’il doit decorer. On revoyait a