BEAUX-ARTS.
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Independamment des qualre salics principales, un des cotes du grand
salon central nous etait reserve. Trois toiles le couvraient presque en entier :
la Mort de Cesar, de M. Clement; le Plafond de Flore, de M. Cabanel, et le
Dernierjour de Corinthe, de M. Robert-Fleury fds.
Un plafond, surtout de la dimension de celui de M. Cabanel, peut
dilficilement etre juge hors de la place qu’il doit occuper, mais nous pou-
vons dire que cette grande page n’aura rien perdu a Vienne de l’elTel
qu’elle produisait, isolee, ä l’Ecole des beaux-arts; eile etait merveilleu-
sement cncadree par les deux tableaux dont nous avons parle. Les colora-
tions chaudes de celui de M. Robert-Fleury et la fraicheur aerienne du
plafond se faisaient mutuellemcnt valoir.
U’exposition de M. Cabanel ne se bornait pas au Triomphe de Flore;
nous retrouverons dans la premiere salle sa Francesco, di Rimini, un Saint
Jean-Baptiste, re uv re toute nouvelle, d’une delicalesse extreme, et deux
portraits, celui de M"' c Pincbot avec ses enfants, en costume florentin, et
celui de M' ne la comtesse de Juigne : ce dernier d’une ressemblance et
d’une distinction accomplies.
Ce qu’ bn est convenu d’appeler la grande peinture n’est guere en faveur
aujourd’hui. Deja , en 1867, le Jury international avait constate oSicielie-
ment l’elat de delaissement oii eile est tenue en Europe, en ne lui accor-
dant qu’une seule medaille d’honneur sur les huit dont il disposait.
Nous verrons tout a l’heure les graves Allemands abandonner comme
nous Ylustoire pour le genre. C’est parmi les travaux commandes par l’Etat
ou la Ville de Paris qu’il faut desormais chercher la peinlure d’un certain
oi’dre. On connait le sort reserve, dans nos Salons annuels, aux tableaux
d’eglise ou aux compositions mylbologiques. Nommons d’abord, pour
eviter la confusion, tout ce qui semblc plus particulierement se rattacher
ici a ce genre de sujet.
Nous trouvons, dans la premiere salle, un Jesus chasse de la synagogue,
peinture vigoureuse, mais un peu heurtee, de M. J.-P. Laurens, qui a
precede, dans Tceuvre de l’artiste, les tableaux ä grand succes qu’il nous
a montres depuis; pres de la, le Persee de M. Blanc, et 1’Enlevement du
Palladium, peinture qui avait valu a son auteur une premiere medaille
en 1 8 5 2.
M. Ulmann figure avec la Reut ree du regent (Charles V'j dans Paris, et
son tableau de Sylla et Marius; M. Barrias, avec la Morl de Socrate, compo-
sition sage, qui avait paru 1’hiver dernier a l’exposition du cercle arlis-
tique.
\JAngelique attachee au rocher, de M. Machard, est un tableau impor
tant, d’une execulion un peu vaporeuse, mais d’un grand charme. Cette