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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
loile presente une recherche de style et une distinction qui ne sollt pas
communes; on sent 1’homme qui a passe par la villa Medicis, ([ui a vecu
au nülieu d’oeuvres elevees et qui a 1’hoiTeur du vulgaire. Le Narcisse el
la Source, du meme auteur, a remporte une premiere medaille en 1872.
La Morl de la nymplie Ilesperie, de M. Ed. Dupäin, composition un
jieu tourmentee, mais qui denote de consciencieuses eludes, a ete juste
ment remarquee par le Jury, ainsi que la Coupe et la Lyre, de M. Priou.
Uu autre jeune artiste dont on a recompense, cettc annee, au Salon, les
grands progres, en lui decernant l’une des deux premieres medailles,
M. Guesnet, a envoye le Mazeppa, son premier tableau, dans lequel on en-
trevoit dejä une energie de vrai peintre.
Le Jugement de Midas et la Morl d’Orphee, de M. Emile Levy, sont des
oeuvres relativement anciennes et qu’on a admirees aux Champs-Elysees.
Nous citerons, conmie se trouvant dans le meine cas, la Folie Immaine
de M. Glaize pere, la Chaste Suzanne et rette charmante Idylle de M. llen-
ner, qui est dans toutes les memoircs'.
Le grand tableau intitule Aprex une tempSte, de M. Ilenner, auquel on
peut reprocher le dtifaut d’arrangement des femmes debout sur le rocher,
a neanmoins un rote dramatique bien rendu dont le Jury a teuu compte.
Nous avons revu avec peine et plaisir le Marchand d’esclaves de Victor
Giraud, cette premiere composition d’un jeune homme enlevd avant l’äge
ct au moment ou il entrait en possession de lui-meme. A quelques pas
de lä , on rencontrait les deux toiles du malheureux Regnault, \’Execulioii
d Tanger et le Portrait de Prim. Cette peinture solide et d’une touebe si
sure et si libre a la fois a remporte ä Vienne tout le succ^s qu’on devait
en attendre. Deux des merveilleuses aquarelles du jeune peintre, deux
etudes faitesjen Espagne, compldtaient son exposition dans les petites
salles.
Si maintenant nous classons ensemble les ligures d’etude ou compo-
sitions reduites ä un seulpersonnage, nous devonsplacer en teRe les trois
tableaux de M. Lefebvre, la Verite, la Cigalc et la Femme couchee. Ce der-
nier, le plus puissant, le plus frane comrne peinture, avait a Vienne un
eclat extraordinaire a l’excellente place c|u’il occupait. En face, dans la
meme salle, la belle etude de M. de Gironde, la Femme avec draperie rouge,
lui servait de digne pendant.
M. J. Bertrand, voue lui aussi a la sp^cialite des femmes couchees,
mais vetues, avait envoye la Mort de Virginic, qui reste jusqu’ici sa
meilleure oeuvre.
Nous nc trouvons M. Chaplin represente rjue par unc sculc toilc, los
Halles desavon. En revanche, M. Landclle ne compte pas moins de dix ta-