BEAUX-ARTS.
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Mare de village, de M. Hanoteau, une Vue de Bretagne, par M. Bernier,
\e Souvenir de Cernay, de M. Peiouze, dont on n’a pas oublie le grand
succes de cette annee; la Fontaine de Nantois et les Clienes de Kerkegonnec,
deux oeuvres consciencieuses de M. Sege; YEspace, un des derniers la-
bleaux du malheureux Ghintreuil, mort recemment. Je n’aurai garde
doublier la Vue de Nevers et le Chateau d’Hensson, par M. llarpignies,
non plus que la tres-belle Vue de la valide de Jouy, par M. Ad. Viollet-
le-Duc.
M. Emile ß reton avait envoye quatre tableaux, parrni lesquels deux de
ces effets d’hiver qu’il sait traduire de main de maitre; M. Appian, VAu-
tomne et le Sorr; M. de Mortemart, un ouvrage tres-fin et d’une grande
distinction, le Rtusseau de la Merletle. Enfin quelques peintres, cornme
MM. Paul Flandrin, Ach. Benouville, de Gurzon et Bellet, s’attachent tou-
jours au paysage compose et le traitent avec talent.
On le voit, aucun noni ne manquait a Pappel; il eut ete facbeux de ne
pouvoir inscrire celui d un maitre, M. Cabat. Heureusement nous trouvons
un de ses meilleurs tableaux dans la grande salle du Jury, dont la France
a eu la decoration exclusive, en compagnie d’oeuvres de MM. Lecomte du
Nouy, Laugee, Auguin, Lanoue, Brunet-Houard, etc., que nous devons
renoncer a decrire.
Lorsqu’ä la liste des peintres d’bistoire, de genre et de paysage, nous
aurons ajoute celle des artistes qui traitent specialement la nature morte,
les fleurs ou 1 aquarelle, nous aurons analyse l’ensemble de nolre exposition
dans ce qu’elle offrait de plus saillant.
M. Blaise Desgoffe a etonne, ä Vienne conime h Paris, par ses curieux
fac-simile de vases et d’emaux; quant a MM. Philippe Rousseau et Vollon,
ils sont pass^s maltres dans le genre qu’ils ont adople. Ge dernier n’etait
represente que par une seule etude, des Poissons de vier, mais eile etait
magnifique. Le tableau des Conßtures expose Pan passe et le Pnnlemps for-
maient l’envoi de M. Rousseau. Nous n’avons plus a faire l’eloge de ces
ouvrages. L’auteur n’a rien aujourd’hui a envier a Chardin, et il olfre cet
exemple assez rare d’un artistequi, depuis tantöt quarante ans qu’il manie
le pinceau, s’est monlre constamment en progres.
Pour les lleurs et les fruits, la palme revienl de droit ä M. Maisiat et a
M mc Escallier. Gitons aussi M. Monginot pour deux toiles tres-bien peintes.
Les aquarelles et les dessins, reunis jjour la plupart dans les petiles
salles, elaient nombreux. Je n’ai pas jusqu’ici mentionne M. Isabey, ä
cause de la place qu’occupaient ses tableaux aupres de ses aquarelles; ce
n’est qu’une erreur gäographique. Les uns et les autres ont ete fort admires.
On ne peut deployer plus de verve et d’esprit, ni se montrer plus colo-