TRAVAUX DU GÜNIE CIVIL.
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Apres cette oscillation initiale, on souleve le tube d’amont; l’eau du
bief superieur entre dans l’aqueduc et de la danslesas. Aubout de quelques
secondes, on le laisse retomber et on leve celui d’aval; l’eau en mou-
vement produit une aspiration on une succion sur l’eau du bassin d’epargne
alors en communication avec le bief inferieur, en sorte que l’eau arrivant
dans le sas se compose d’une parlie prise dans le bief supdrieur, pour
engendrer le courant, et d’une partie prise dans le bief inferieur. Le tube
d’aval ayant ete abaisse apres cette premiere manceuvre, on la repete
jusqu’a ce que la cbute entre le bief superieur et le sas soit trop affaiblie
pour donner un resultat serieux. On acheve alors le remplissage du sas en
tenant le tube d’amontsoulevd. Ilse produit ainsi une oscillation finale, en
vertu de laquelle l’eau monte dans le sas un peu plus baut que dans le
bief superieur, et fait ouvrir spontanement les portes d’amont.
Le mouVement oscillatoire des tubes s’obtient a l’aide .d’un Systeme de
leviers qui sont manoeuvres par l’eclusier, et dont il est facile d’imaginer
la disposition.
Ce Systeme fonctionne a l’ecluse de l’Aubois depuis 1868. Des expe-
riences faites avec soin ont donne les resultats suivants: II suffit de scpl
ou huit oscillations pour emplir ou vider le sas en 5 ou 6 minutes.
Pendant la vidange, le volume envoye dans le bief superieur, sans tenir
compte de la grande oscillation finale, est d’environ o,3g du volume
total de l’eclusee. Pendant le remplissage, le volume aspire du bief d’aval
est d’environ o,/ii du volume de l’eclusee, ineme sans se servir de l’os-
cillation initiale qui accompagne l’introduclion de la reserve du canal
d’epargne. Pendant les deux operations, le volume fourni par le bief supe
rieur au bief inferieur ne represente donc qu’environ 0,20 du volume
necessaire a l’eclusage. En utilisant l’oscillation finale de la vidange et
l’oscillalion initiale du remplissage, on est parvenu ä reduire la dcipense
elfective a 0,10 du volume de l’4clüs^e.
L’installation de l’appareil de M. de Caligny a l’ecluse de l’Aubois a
coute 4o,ooo francs; mais la depense serait moindre si les disposilions
speciales etaient cxecutees au moment de la construction d’une ecluse.
Cette installation est ddcrite en detail dans le 3 e volume du Cours de
navigation Interieure de M. de Lagrenee, page 1 h 5.
Malgre la grande economic que cet appareil tres-ingenieux permet de
r^aliser dans la depense d’eau pour l’eclusage des bateaux, il ne nous parait
pas destine ä entrer dans la pratique des canaux. Sur les canaux a grande
frequentation, il faut avant tout abreger et simplifier les manoeuvres, et
rnerne, sur les canaux ou le mouvement est rcstreint, il doit etre preferable,
en general, d’employer les fonds qu’il faudrait depenser pour le premier
IV.