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EX POSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
position et de l’arrangement du sujet, pröoccupation qui tend cliaque jour
a disparaitre.
Deux Hongrois, MM. Löcz et Than, ont expose une Serie de douze car-
tons; ce sont les idees premieres d’unc frise oxöcutöe par eux au Museo
National. Les six premiers sont de M. Löcz, les six autres de M. Than. Les
sujets, emprunles a Thistoire hongroise, commencent a Yenvahissement des
Huns et nous conduisent jusqu’a Kossuth, en passant par la namance du
christianisme, ie bapteme du premier roi de Hongrie et io regne de Marie-The
rese. Ces compositions sont sages, regulieres, mais sans originalitö.
C’est a la Pologne qu’appartient M. Matejko, dont le talent a ete apprecie
en 1867 a notre Exposition. Nous ne reparlerons pas de sa grande toile
¥ Union de Lublin, qui lui a valu cbez nous une premiere rnedaille. Parnii
les onze tableaux qui forment son lot. il faut rnettre ä part, comnie une
«01 vre hors ligne, ses Envoyes russes implorant la paix de Batturi, roi de
Pologne. 11 y a une energie et une fantaisie extraordinaires dans cette vaste
composition d’un caractere si national, et rendue si pittoresque par le choix
des costumes et des details, par l’accoutrement bizarre et les casques em-
pennes des cavaliers qui forment Tarriere-plan du tableau. Le vainqueur
estassis, il appuie avec autorite le doigt sur la pointe de son sabre pose en
travers sur ses genoux. Ge personnage trapu a une rudesse et une crä-
nerie superbes. Les expressions differentes de toutes les tetes de ceux qui
1 entourent sont justes et bien trouvees. Si Ton doit reprocher a ce tableau
une certaine diffusion dans Teffet, en revanchePoeil s’applaudit de Tabsence
de ces tons violaces que Tauteur sernble vouloir abandonner et qui depa-
raient un peu ses premiers ouvrages.
Le Copernic du meine artiste est un tableau moins heureux ; mais nous
voyons sous un jour nouveau le talent de M. Matejko dans cinq portraits,
parmi lesquels se dislinguent particulierement ceux exposes sous les nu-
meros 455 et 458. Dans le premier, les mains sont superieurement trai-
tees; le second, represente trois enfants vetus de blanc et de rouge: la
toucbe est large et ferme, saus durete, Tensemble tres-harmonieux.
Un nom a ne point passer sous silence est celui de M. Makart, quoique
son exposition ait eu lieu en dehors flu Palais des Beaux-Arts et dans un
local a part; mais la reputation deja grande du jeune artiste lui permettail
cette iantaisie : aucun des visiteurs du Prater ne lui aura fait defaut.
Le tableau gigantesque qu'il a expose, les Hommages rendus d Catherine
Lornaro, montre le culte de M. Makart pour les grands coloristes venitiens.
Du sujet, il s’en preoccupe assez peu. La scene n’est la qu’un pretexte;
mais Tensemble de cette vaste page, qui se developpe a la facon d un dio-
rarna lorsqu’on rnonte Tescalier de la salle oü d esl place, produit un