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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Citons encore MM. Amerling, OEconomo, Ernst Lafite, ainsi qu’un
Hongrois, M. Horovitz, tous pour d’excellenls portraits.
Quelques artistes autricliiens s’adonnent sp^cialement aux composilions
militaires. M.Sigismond Lallemand, qui a remporte une medaille'en 186y,
a expose quatre tableaux; le plus important , ia hctoire de Custozza, est
traite sagement et clairement, qualite necessaire dans ce choix de sujets.
M. Bolonachi nous a donne un pendant a ce tableau dans son Combat de
Lissa. M. Ch. ßlaas, ä cöte de deux esquisses tres-enievees, avait en-
voye quatre compositions destinees au musee de l’Arsenal, et M. Emele, un
Combat de cavalerie, n° 3io, plein de mouvemenl.
Parmi les peintres de genre nous nommerons d’abord M. Kurzbauer,
dont le tableau des Fugitifs, appartenant au musee du Belvedere, a cu,
aupres de la [»resse et du public, un succes inerite. Ene mere surprend sa
Olle avec son ravisseur dans une cbambre d’auberge : la scene est bien com-
posee; eile est dramatique sans exageration.
Un tableau de M. Von Angeli, le Vengeur de son bonueur, a les meines
qualites que le precedent. Le mouvemenl de la fernrne, saisie de lerreur et
cachant sa tete dans ses mains, est tres-trouve.
Parmi des sujets d’un autre ordre, la Mignon de M. Raab et les etucles
de M. Ludwig Graf, Yltahenne avec un enfant et une Femme ä l’dglise, sont
de gracieux tableaux. MM. Herbsthofer et Szekeli avec des scenes intimes,
M. Laufberger avec une Vue Interieure de la galerie du Louvre, ont aussi
justement attire sur eux l’attention du Jury.
M. Pettenkoffen, dont les petits sujets sont recherches avec avidite par
les amateurs de tous les pays, dtait represente par vingt et un tableaux,
sans compter un certain nombre d’aquarelles. Nous connaissons cet arliste
de longue date. Ses paysages avec ligures lui ont cree une specialite dans
laquelle il n’a en Allemagne que peu de rivaux; il rend la nature avec une
finesse et une verite extremes. Dans la serie interessante qui forme son ex-
[»osition, on serait embarrasse de faire un choix; neanmoins le tableau
n° 5ia, le Volontaire hongrois, nous a paru un des plus complets t[ue nous
ayons vus de cet artiste. Le Paysage avec des baigneuses est egaiement re-
marquable comme delicatesse.
Nous parlerons peu de M. Munckacsy, dont le Coureur de nuit reproduit
les qualites et les defauts auxquels il nous a habitues depuis quelques
annees. G’est toujours la meine peinture, solide, vigoureuse, rnais noire et
lugubre, <jui semble rdsulter d’un parti pris ou d’une maniere toute par-
ticulierc a l’auteur de voir la nature. M. Munckacsy s’est essaye rette fois
dans le paysage. Son Interieur de foret est Ires-hardiment peint, mais sans
frauheur et sans soleil.