REAUX-ARTS.
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En revanche, MM. Riedel, Romako, Eug. Rlaas et Scliönn sont voues
a ritalie et au ciel bleu. Voila longtemps que M. Riedel peint a Rome
des baigneuses eflleurees par un rayon de lumiere pereant le feuillage, et
M. Romako des femmes d’Albano ; leur peinlure est un peu surannee, mais
le succes n’en diminue pas. M. Blaas, lui, a habit^ Venise; ses sujets sont
une Fete n Murano, une Ceremonie ä Saint-Marc. Quant ä M. Schönn, qui
aHFectionne 1’Orienletlui demande ordinairement ses compositions, il nous
montre exceptionnelleinenl cette fois le Marche du Ghetto et une Scene po-
pulairc ä Cltioggiu.
Nous citerons encore parmi les peintres de genre M. Friedlander, auteur
de plusieurs tableaux reproduits par la gravure, et repr^scntant des inle-
rieurs de casernes ou d’asifes d’invalides.
Ainsi que nous l’avons dit plus baut, nous ne trouverons pas ici chez
les paysagistes cette variete d’Interpretation de la nature qui caracterise
nos artistes franfais. Un realisme un peu froid est cotnmun aux differents
maitres du paysage allemand. A peu d’exceptions pres, ils suivent tous la
meine voie. Nous devons neanmoins distinguer les tableaux pleins d’habi-
lete et de savoir de M. Robert Russ, entre autres le Moulin de Rotterdam,
qui est en inenie temps une composition pittoresque et une excellente etude
de la nature. Quatre autres toiles de cet artiste ont les niemes qualites de
ton et de lumiere. Les paysages avec figures de M. Schindler, ceux de
M. Auguste Sehaefer, surtout la Vue pres de Salzhoarg et un Temps d’hiver,
sont des ouvrages bien etudies et d’un bon aspect. Nous n’oublierons pas
les Vues depaysmontagneux, traitees avec (alent par M. Hlaveck, les Paysages
de Styrie de M. Brünner, et la Vallee d’Argentiere par M. Obermüllner.
Un artiste viennois qui jouit d’une reputation meritee a expose plusieurs
paysages executes avec un sentiment tres-delical de la nature; c’est M. Von
Lichtenfels.
Enfin la salle consacree aux Hongrois olTrait ipielques toiles remar-
quables de MM. Ligeti, Ladisl et Meszöly. Cependant, s’il nous fallait faire
un choix, nous donnerions la palme ä leur compatriote, M. Keleti, pour
un Intirieur de foret qui nous parait, en somme, le meilleur paysage de la
section austro-hongroise. Ce tableau, d’une excellente couleur, represente
un site sauvage; les premiers plans, rochers, terrains, fougeres, sont
rendus avec energie et nettete. C’est la le vrai realisme.
II nous reste ä dire quelques mots des peintres animaliers. M. Von Thoren
n’est un inconnu pour personne. Ses tableaux sont trail^s avec une habilete
de main que l’on rencontre rarement ä ce degre, meme aujourd’hui oü
tout le monde entend plus ou moins son imitier; a cote de lui, MM. Biihl-
maver et Von Berres ont expose. I’un. le Retour des hestiaux; l’autre, un