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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
MarcliS aux chevaux, qui sont d’excellentes peintures. MM. Rudolf Huber
et Ranzoni s’adonnent au meine genre avec beaucoup de succes; ce der-
nier artiste, en meme temps ecrivain et critique d’art distingue, avait
expos4 un fort bon tableau en 1867.
L’Autriche compte quelques aquarellistes remarquables ; le plus celebre
est M. Passiny. Ses sujets, tires de la vie enfantine, ont reproduits h
satiet4 par la gravure, la pbotograpbie, etc. II est difficile de d^passer
l’ex&sution de ses Interieurs d’Scoles ou de sa Lecon de catSchisme.
MM. Machaid et Griepenkerl ont ete remarques pour la fafon dont ils
composent et rendent des scenes et sujets variös.
MM. Rudolf et Franz Alt traitent exclusivement le paysage, des vues
d’Italie, des int^rieurs de villes, et le font avec talent. Enfin M. Decker, qui
est un miniaturiste en renom, a expose un nombre considerable de por-
traits d’archiducs et de bauts personnages qui justifient la vogue dont il
jouit.
ALLEM AGNE.
Lorsque nous apprecions en France la peinture d’autrui, il faut nous
mettre en garde contre l’influence de nos habitudes; une sorte de preven-
tion s’attache toujours a ce qui sort du genre que nous preferons ou de
celui que la mode ou l’usage a consacre. De plus, comme nous accordons
une importance considerable aux moyens materiels, au maniement de la
päte, a la touche, nos jugements deviennent souvent tres-injustes ä l’egard
des inbabiles, chez lesquels nous aurions a louer peut-etre des effortsdans
la composition ou le bon arrangement du sujct. Nous ne pardonnons pas
la maladresse, nous voulons qu’on sache son metier. Rien de mieux, mais
cet amour du proc^de nous entrame parfois trop loin et nous fait sacrifier
le resultat au moijen.
Ces observations nous sont suggerees, en abordant les salles allemandes.
par plus d’un tableau dont le succes eut et^ grand a une autre epoque,
mais qui pecbent aujourd’hui par l’absence de qualites plus modernes,
auxquelles nous tenons par-dessus tout.
Tels seraient, par exemple, 1’Iphigenie de M. Feuerbach, de Stuttgard,
tableau provenant de la galerie du Roi, ou la Sainte Cene de M. Gebhardt,
du musee de Berlin, ou, encore, les compositions de M. G. Spangenberg,
Luther et sa faimlle, etc. Il ne faut pas que l’anaehronisme de ces tableaux
nous empeche de reconnailre leur m^rite reel.
Nous n’h^siterons pas a ranger aussi parmi les [leintures d’un autre
temps les Juifs emmenes captijs d Babylone de M. Bendemann, tableau consi
derable comme etude et comme travail, mais ne presentant en somrne