BEAUX-ARTS.
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l’autre pour une suite de monuments d’Ilalie et d’Egypte tres- bien
rendus.
BE LG IQ UE ET HOL LAN DE.
L’exposition beige se trouvait scindde assez malheureusement en deux
parties fort eloignees l’une de l’autre. Des ceuvres tres-interessantes etaient
releguees dans une pelite salle siluee ;i l’extremite du Palais. Gest la que
nous irons chercher les tableaux de MM. Gallait, Vauters et de Leys,
eelui-ci decM4 en ces dernieres annees.
Cet artiste a laisse dans son pays et dans le monde des arts une grande
reputation et un nom justement honore. Son talent a 4te discutü et ap-
precie de fagons differentes en France, lors des grandes expositions
auxquelles il a toujours pris part; aussine nous en occuperons-nous qu’au
point de vue de l’influence qu’il peut avoir eue sur la peinture actuelle.
Quoi qu’on ait pense ou ecrit a ce sujet, Leys n’a eu, selon nous, d’autre
merite que celui de reproduire avec un tres-grand talent l’art d’une autre
epoque, d’y ajouter les qualites plus modernes d’une ex^cution robuste et
moins sikhe que celle des maitres na'ifs qu’il voulait faire revivre; mais,
en somme, il n’aura ete ni un genie ni un inventeur; il n’aura rien er<kl,
et son influence doit, pour ces raisons, rester tres-limitde. Il ne sutlil pas,
pour etre cbef d’^cole, d’indiquer la route a suivre, il faut avoir trace
cette route soi-memc. Reconnaissons que Leys sut s’approprier quelques-
uns des secrets de Memlinc ou de Van Eyck, que, dans son arnour pour l’art
consciencieux du xv e siede, il a marque tous ses ouvrages d’une minutie
scrupuleuse jusque dans les moindres details, nous serons justes; mais
cette maladresse charmante des maitres de cette epoque, qui etait le cote
attachant de leur peinture, il ne pouvait l’avoir, car Ja naivete imitee n’est
plus de la naivete, eile devient du savoir-faire, ce qui en est l’antipode.
Plusieurs artistes beiges ont continue neanmoins ä suivre cette voie
retrospective : d’abord Lies, mort recemment aussi, et dont un tableau,
appartenant au musee d’Anvers, flgurait a cöte de ceux de Leys; puis
MM. Lagye, De Vriendt et Franz Vinck: ce dernier avait expose cette
annee a Paris un tableau tres-remarquable.
Quant aux oeuvres de Leys reunies a Vienne, la principale, Lancelot
Van Ursel haranguant la mihce bourgeoise, a ete vue ä Paris en 18G7 et est
reproduite en fresque a l’hötel de ville d’Anvers. C’esl la plus complete et
la plus extraordinaire, pour la variete d’expression des figures, qui soit
peul-etre sortie du pinceau de l artisle.
Le talent d’imitation de Leys ne s’est pas toujours borne aux peintures
de Memlinc ou d’Albert Dürer. Dans la Fete donnee a Rubens, il est sous