BE AUX-ARTS.
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serree de la nature, mais avec une tonalite qui tend a s’assourdir et ;i
tourner un peu aux teintes He de vin.
MM. I jamoriniere et de Knyff avaient expose l’un et Fautre plusieurs
ouvrages de valeur. Le Matin et [’Automne en Flandre avaient la preference
des artistes et des Connaisseurs dans le lot de M. Larnoriniere, quiest un
interprete siliefere et poetique ä la fois de la nature. Plus libre, plus inegal
dans sa maniere, M. de Knyff nous a donne, a cöle d’etudes trfes-achevees,
de veritables ebauches d’un interet secondaire. On eprouve comme une
sorte de crainle que cet artiste distingue ne soit dispose ä tourner au genre
lache et ä s’eloigner du style de ses premiers ouvrages.
Je serais tente den dire autant de M. Clays, dont les quatre marines
annoncent une certaine habitude de recommencer toujours a peu pres le
meine tabieau sans en varier l’effet. Sa peinture me parait envabie aujour-
d’bui par des tons jaunes qui l’alourdissent singulierement.
Beaucoup d’oeuvres de me rite pourraient encore etre signalees dans les
salles beiges, mais il faut s’arreter. Je ne saurais oublier cependant les
cbarmants ouvrages de M. Robie, qui peint si bien les fleurs, et ceux de
Al. Robbe.
Le Jury a accorde une medaille ä M. Francia, auteur d’aquarelles re-
presentant des Vaes d’Ecosse et des Cdtes de France, et une distinction sem-
blable ii MM. Dauge et de Afol, pour leurs sujets sur faience.
On regrette de ne pas voir figurer au livret des noins comme ceux de
MM. Böhm, Harnman, Pauwels, tres-connus et aimes du public, ou comme
celui de M. de Winne, auteur d’un portrait remarquable envoye a l’Expo-
sition de 1872.
Quoi qu’il en soit, Fensemble des salles de la Belgique temoigne d’une
activite artistique tres-grande et tres-louable en cet heureux pays.
Si nous passons maintenant en Hollande, nous trouverons plus d’une
alTmite entre ses peintres et leurs proches voisins. Quoique l’art y soit au-
jourd’hui tres-loin de son point de depart, il reste altache quand meine k
un certain genre de peinture, et ä ses viedies traditions quant au cboix
des sujets. Cc sont toujours des scenes familieres, des interieurs de corps
de garde ou de tavernes, des prairies avec animaux, des marines, comme
au temps de Teniers ou de Paul Potter.
Ne cherchons pas ici de peinture monumentale ni religieuse; on se de-
mande d’ailleurs ori des tableaux de saintete pourraient se caser dans un
pays d’nn protestanlisme rigoureux. Quant aux sujets historiques, nousen
conslaterons l’absence ii peu pres complete a l’Exposition; nous croyons
(ju’on n’y poiirrnit citer non plus qu’un seid portrait, celui d’un arniral,
sigrie Hendrichs. Depuis la mort de Pineman, peintre de la vieillc ecole,