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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
M. Erskine Nicol, dans le Marchand de porcelaine, nous offre los types
anglais ies plus purs. Ce visage rubicond et riant a helles dents de son
principal acteui' est dune verite locale absolue. Le lableau est d’ailleurs
solidement peint et rendu avec soin dans tous ses details.
M. Th. Faed est Ecossais; ses sujets ont un cole severe et triste. Le Der
nier de la race et le Champ de Dien sont deux peintures celebres et dont le
succes a ^te grand; dans le second tableau, l’expression des enfants au
bord de la fosse est tres-juste.
La Plage de Ramsgate, de M. Frith, tableau appartenant ä la reine, est
aussi une ceuvre cMebre. M. Frith est l’auteur des Courses d’Epsom; peu
d’artistes sont aussi populaires que lui. Son talent nous rappelle celui de
M. Biard: c’est la meme observation des types et des caracteres, la meine
recberche des contrastes. L’execution de cette vaste composition est assez
maigre; la gravure la fait grandement valoir.
On pourrait en dire autant de la majeure partie des peintures de
l’homme de talent qui vient de mourir, Landseer. Ce n’est pas ici le lieu
de porter un jugement complel sur cet artiste eminent, dont la vie et les
oeuvres sont en ce moment l’objet de l’etude de tous les ^crivains amis de
l’art. 11 etait represente ä Vienne par trois tableaux, le Sanctuaire, la Tente
arabe, et son propre portrait, ou nous retrouvons toules les qualiles aux-
quelles il a du sa grande et legitime reputation : l’esprit d’observation,
la connaissance du caractere et de l’intelligence des animaux. Son portrait ,
appartenant au prince de Galles, est peint, eomirie les untres tableaux,
de cette peinture sans corps et un peu lav^e qui lui etait habituelle, mais
qui ne manquait ni de verite ni de charme.
Nous n’aurons ä citer, ä part le Torrent en Ecosse de M. Graham, aucun
paysage dans la section anglaise, si ce n’est parmi les aquarellistes. Bien
n’est plus frais et plus delicat que les petites vues de M. Birket Foster;
celle du Mont-Saint-Michel est un vrai chef-d’ceuvre. J’en dirai autant du
petit paysage de M. Duncan.
M. Hunt a expose une Vue du pays de Galles et le Lochsee; M. Collmg-
vvood Smith, un Col de Glencoe et la Reine et sa famille assistant a une
c^remonie religieuse. N’oublions pas les charmants sujets de M. Walker, et
surlout un petit Portrait de femme, d’un dessin scrre et irreprochable, par
M. Poynter.
Les compositions ä l’aquarelle de MM. Gilbert et Haag sont tres-csti-
mees. M. Gilbert en avait expose cinq, dont les plus remarquables etaient:
Louis XIV et Madame de Maintenon, une Bataille et Jcanne d Are d Orleans.
M. Haag n’en comptait que deux, le Bonheur au desert et Danger au desert.
Ces deux sujets nous representent une (amille arabe on voyage. L’auteur