BEAUX- UITS.
a cherche a rendre la chaleur et l eclat du soleil au moyen de tons oran
ges qui ne sont pas heureux; on ne peut refuser une grande vigueur de
Ions a ces ouvrages, mais les aquarellistes anglais suivent de plus en plus
une voie qui tend ä remplacer Faquarelle par un procede mixte auquel
celui de la peinture ä l’huile restera toujours superieur.
Si l’aquarelle se propose uniquement d’atteindre la force et Ja vigueur
de Fliuile, eile se depouille de sa raison d’elre, eile perd forc^ment ses
qualites, qui sont la legerete, la fraleheur, l’inattendu, et un je ne sais
quoi provenant, dans le travail, de la part laissee au hasard par un artiste
habile. L’aquarelle voulant remplacer la peinture a l’huile ressemble a un
soprano qui voudrait chanter les basses. 11 faut rcster ce qu’on est. Nous
sornmes loin de la maniere dont la comprenait Bonington; il est vrai que
de son temps on n’employait pas les inoyens dont on abuse aujourd’hui;
on ne faisait pas intervenir a tont moment la gouache, les grattages, etc.;
on procedait par reserves et non par epaisscurs; en un mot ce genre avait
une spontanste qu’il a perdue.
La reputation des Anglais dans Faquarelle est si generale, si incontes-
tee, qu’on a vraiment peur d’y toucher. Disons au moins que l’Exposilion
de Vienne ne suffirait pas pour donner i’idee de ce que peuvent ses
artistes, et exprimons de nouveau le regret qu’ils s’en soient ainsi desin-
teresses. Sans le concours et la bonne volonte des amateurs, les salles
anglaises eussent 6t6 vides. Ensuite, puisqu’on admettait des ceuvres aussi
anciennes que le Rendez-vous de chasse de M. Grant, qu’on a vu partout,
ou que les aquarelles de M. Barret, qui datent de 1823, ne pouvait-on
en envoyer quelques-unes de MM. Sandby, Cox, Warley, de Wint, ou
quelques tableaux de Mulready, mort depuis peu de temps?
Nous ajouterons que, le Jury des beaux-arts ayant fonctionne sans au-
cun jure anglais pour defendre les interets de ses compatriotes, on a sou-
vent du agir en Fabsence de renseignements sur la dato des tableaux ou sur
les artistes hors concours.
ITALfF. ET ESPAGNE.
II ne faut pas demander a la peinture italienne un indice de nationa
le, ni les qualitds originales qui distinguent la sculpture. L’ecole actuelle
ne possede aucun cachet particulier, et se confond avec les ^coles des pays
voisins. Les artistes s’y divisent ni'anmoins en deux camps assez tranches :
ceux qui, fideles a leurs Souvenirs ou a leurs premieres etudes, perpeluent
un genre. abandonne depuis longtemps chez nous, celui de la peinture
academique de 1820; ou ceux qui, ayant appris ou voyage hors de chez
cux, se sont essayes ;i des procedes modernes ct au genre anecdolique en
IV.