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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
vogue aujourd’hui. Lp professorat ofTiciel des grandes villes tienl generale-
ment a ses vieilles habitudes; il n’y a rien a cn attendre pour le moment.
Les salles italiennes nous offrent quelques ecbantillons de la peinture
classique moderne. Nous n’avons aueun mal ä en dire; ce sont, par exemple,
Daphnis et Chloi, par M. le professeur Mussini; le Massacre des Machabdes,
par M. Giseri, tableau froid, mais qui denote un long travail; la Mort
d’Amcreon, de M. Tedesco, type complet dun art suranne : une jeune
fi| le j oue de la lyre aupres du vieillard couronnd de roses; le Jean Barba-
rigo, composition importante et non sans mente, qui avait les honneurs
du grand salon, par M. Gianetti, etc,
Les Derniers moments de Marino Faliero ont une allure plus moderne;
l’auteur, M. Hayez, est un professeur estime en Italie; il avait expose a
Paris sept tableaux, dont une Bataille de Magenta et un beau Portrait de
Cavour.
M. Pagliano, qui nous est aussi connu par ses envois en 1867, a fait
un tableau bien composd et d’une bonne enlente de la couleur, la Conjura-
tion des Amidei, et M. Cattaneo, le Cardinal de Uedicis soupeonnant d’etre em-
poisome, que Ton a generalement trouve un peu theätral et trop force
d’expression.
Quoiqu’il ne soit pas un debutant dans la carriere, M. Ussi doit etre
mis a part, parmi les peintres du moment, pour les qualites vivantes de
sa peinture. Son tableau, le Duc d’Athenes, lui avait valu en France la
medaille d’honneur; le Deport des pMerins pour la Mecque, qu’il expose ä
Vienne, sauf un |)eu de confusion que le sujet fait excuser, est plein
d’animation et de mouvement: les costumes eclatants, les chameaux de la
caravane, les drapeaux en Fair, sont bien dans la lumiere et le soleil.
Cette composition importante occupait le centre de la salle principale de
l’Exposition ilalienne et y etait fort admiree.
Le portrait est traite avec talent par quelques artisles, sans qu’on
puisse cependant signaler une valeur transcendante chez aucun. La
Princesse Marguerite en pied, tableau officiel, et un autre Portrait de femme,
par M. Gordigiani, doivent etre cites. Un arliste romain, M. Bompiani,
a exjiose un Portrait d’homme tres-enleve et d’une bonne couleur. Nous ne
parlerons que pour memoire de celui du roi Victor-Emmanuel, par
M. Puccinelli.
Ici, comme partout, la peinture de genre domine. Un grand nombre
d’artistes aiment les sujets tires de l’histoire de leur pays : le Dante, Ma-
chiavel, les Guelfes et les Gibelins, le Tasse, surtout, reviennent a chaque
instant parmi les tableaux de chevalet. M. Darius Querci, de Rome, nous
represenle Bienzi; M. Palini, Salvator Rosa dans son atelier, entoure