BEAUX-ARTS.
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pour tout ce qui touclie aux arts. Son gouvernement fait des sacrifices et
des efforts ahn de repandre le goüt du dessin parmi les masses, et d’avoir
au sein des grandes viiles un enseignement sericux. Quoique l’exposition
russe de peinture ait ete peu nombreuse, eile offrait cependant un interet
reel; ses artistes, ainsi que nous l’avons deja observe quantaux sculpteurs,
ont l’babilude de se deplacer, d’etudier ce qui se passe au dehors. Dans
leurs voyages, ils prennent souvent le chemin de l’Italie; quelques-uns
y vivent a moitie; ils s’aventurent aussi volontiers du cote de la France,
de rAllemagne, et linissent par s’essayer un peu a toutes les manieres de
peindre, de meine qu’ils parlent toutes les langues.
De peinture d’bistoire, nous n’en avons pas trouvö trace dans leur sec-
tion. Le genre, les paysages, les marines, les sujets nationaux, tel est le
fond de leur exposition. De temps a aulre un personnage de leur pays
sert de theme a une composition episodique, conirae dans les tableaux de
M. Gerson ou ceux de M. Gay. Le Czar Pierre I er et le Czarewitch Alexis,
composition de ce dernier artiste, etait une des meilleures en ce genre.
Nous trouvons, dans le grand salon, un ouvrage important, la Piclw-
resse, d’apres le poeine de Tolstoi, par M. Semiradsky; l’auteur est jeune,
dit-on; son tableau presente une grande habilete dans l’arl de grouper de
nombreux personnages, mais nous 1 ui appliquerons l’observation faile
plus haut a propos de M. Richter: il est difficile, sans nuire a l’harmonie
d’une composition de ce genre, de s’asservir a Limitation rigoureuse de la
lumiere du soleil.
En fait de portraitiste, on a seulement distinguö M. Köhler, qui a
expose un tres-beau Portrait d’ltomme.
Les Caucasiens quittant leurs villages ä l’approche des troupes russcs est une
peinture animec et tres-locale, de M. Grüsinski. La Partie de piquet, de
M. Becker; 1 'Enfant malade, de M. Huhn; les Joueurs aux osselets, de
M. Makowsky, et les compositions de M. Werestchagine, sont de bons ta
bleaux de genre.
M. Riepin, dans une toile assez curieuse, a represente une Burque remor-
quee sur le Volga. On se croirait plutol en Egypte qu’en Russie, n’etaienl
les types des hommes a moitiö nus qui tirent l’embarcation a la sueur de
leur front; le ciel est irreprochable, pas un nuage ne le traverse, et la
berge du fleuve est doree comme celle du Nil. Ge tableau fait contraste
avec toutes les neiges et les glaces qui l’enlourent; voici entre autres, tout
a cote, la Rade de Cronstadt et la Debäcle de la Nim, par M. Rogoljuboll’,
puis le Gros temps de neige, de iVl. Swertschkoff, ou un malbeureux attelage
bitte contre la tempete : tableau dans le genre de ceux de M. Schreyer.
Un artiste fin et spirituel, M. PerolT, qui avait expose plusieUrs tableaux