EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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en i 8(17, a fait cctle fois un Pecheur d la ligne charmant d’observation, et
des Chasseurs au repos qui sc racontent leurs exploits en dejeunant assis
sur une bruyere depouillee. II n’y aurait rien ä redire a ces tableaux, sans
le parli pris de tons brunätres qui leur nuit beaucoup.
Nous aurions du citer plus tot la grande toile de M. Ducker, unePlage,
l’une des meilleures de l’exposition russe; on ne rend pas avec plus de
linesse i’horizon et la rner rayee par les ornbres des nuages. Les premiers
plans de ce tableau sont traites avec une maestria incomparable.
II serait injuste, meine apres ce bei ouvragc, de ne pas mentionncr une
tres-bonne marine de M. Lagorio, ainsi que YOrage enautomne de M. ko-
walewski, et un Couchcr de soleil, par M. Klodt.
Parmi les peintures des artistes voyageurs, nous avons remarque la
Jeune fille ilalienne de M. Gharlarnoff, une Femme d'Alger par M. Gromme,
et deux Souvenirs de Naples de M. Aiwasowski, YOrage au Vesuve et une
Auitd Capri. Quant ä M. Rizzoni, qui peint avec lalent des Interieurs de
couvents romains, est-il Russe ou Italien? Son nom et ses tableaux nous
feraienl pencher pour cette derniere nationalite.
Nous n’aurons, pensons-nous, rien oinis d’important dans les salles de
l’exposition russe, lorsque nous aurons eite encore les remarquables Dessins
(i la plume de M. Schischin, les cartons de M. Rruni d’apres les peintures de
Saint-Isaac, et les compositions de MM. Froloff et Buriatin, destinees a
etre exöcutees en mosai'que.
La Russie, de meine que l’Angleterre, imprime depuis quelque temps
une grande impulsion a cet art. II est naturel que les pays du Nord clier-
client ä lütter contre un climat qui detruit peu a peu toute peinture mu
rale; les fresques proprement dites ne sont possibles qu’en Italie. On sait
que de vastes aleliers pour l’ötude et le travail de la mosai'que ont etc
etablis dans les dependances de Kensinglon, sous la direction de M. Cole.
La Russie possöde egalement une öcole de mosaique; on l’y etudie et on la
produit dans ses dill'erents genres, celui par fragments rapproches, et celui
par simple trait au moyen d’une incrustation dans la pierre ou le marbre
l'ouilles. Des specimens de ce dernier genre etaient exposes a Vienne; di-
sons qu’ils etaient loin de valoir comme travail les vöritables tableaux
polychromes oblenus par les memes procedes et destines a la chapelle
du prince Albert, qu’un artiste francais, M. de Triqueti, avait exposAs
en 1867.
Le defaut d’accent local est aussi sensible dans les autres pays du Nord
qu’en Russie. Le dernier roi de Suede aimait la peinture et la cultivait
avec talent; mais le peu d’originalite nationale qui restait aux rares pein
tures de ce pays n’a pu lütter contre le voisinage de Düsseldorf, vers lequel