BEAUX-AKTS.
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se dirigent aujourd’hui tous les debutants : sur dix peinlres suedois ou
danois, neuf ont adopte le genre mis a la mode par les celebrites connues
de cette ecole. II laut dire qu’une de ces celebrites, M.Tidemand, profes-
seur a Düsseldorf, est precisement d’origine suedoise ou norwegienne; il
est donc naturel gue ses compatriotes aillent a lui.
On se rappelle le grand succes de cet artiste ä nos Expositions de 185a
et 1867. Cette fois il avait envoyM a Vienne deux toiles excellentes, repre-
sentanl des scenes paysanesques. Ces tableaux, d’un dessin correct et d’une
couleur gaie et vivante, rivalisent avec ceux de MM. knausset Vaulier pour
la justesse des expressions et du sentiment.
Corame M. Tidemand, MM. Nordenberg et Jernberg sont aussi des
rnaitres dans leur fayon d’executer et de coinposer des scenes familieres.
Le premier a expose deux tableaux dont Tun avait figure a Paris; le se-
cond, trois compositions, le Jour du mar che, les Preparatj’s du repas de feie
et YHeute de midi.
Ce genre de sujets exige des etudes variees; il faut non-seulement, pour
y reussir, connaitre sur le bout du doigl l’academie des ligures et le dessin
d’une tete, mais encore avoir appris devant la nature l’art dillicile du
paysage. Les artistes que nous venons de nommer prouvent qu’ils avaient
compris cette necessite. On |>eut encore citer avec Möge, dans cette meine
specialite de peinture, M. Fagerlin et M me Agnes Berjesson, auteur d’une
oeuvre charmante intitulee 1’Adieu.
Au milieu des tableaux de genre se detachaient comme deux raretes le
tableau fantastique de M. Winge, la Lutte de Thor contrc les geants, oü
l’artiste a cherche le grand style, malheureusement sans l’atteindre, et
une toile de M. de Rosen, le Boi Erich yYIV, dont l’aspect est a peu pres celui
d’un tableau de Leys, grandi a la proportion naturelle des personnages.
Malgre un dessin qui faibliten plus d’unendroit, l’oeuvre deM.de Rosen est
tres-attacbante; les expressions des physionomies duroi,clela reine et du
rnoine qui forment la composition sont tres-trouvees; la figure du nroine
est un chef-d’ceuvre; l’ensemble du tableau, d’une couleur sourde et dis-
tinguee.
Cliez les peinlres de paysages ou de marines, nous mettrons au premier
rang M. Gude. 11 a expose deux tableaux tres-remarquables, le Temps de
pluie et la Tempcte sur ln edle norwegienne. Ce sont, pour ce genre, des ou-
vrages qui trouveraient dilficilement leurs rivaux. M. Gude est professeur
a Carlsruhe; il a remporte des medailles aux deux Expositions de 1 855
et 1867.
D’autres artistes de merite, MM. Bergb, Münthe et Schanclie, figu-
raient avec des paysages que le Jury n’aurait pu oublier. Il a aeeorde en-