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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
M. Koller excelle dans les sujets avec animaux, qu’il pcinl ä uierveille.
Pour ce meine genre, la reputation de M. Bödmer est etablie depuis long-
lemps.
Nous n’avons pas parle des portraits; je crois qu’on ne pourrait en citer
qu’un seul, celui d’une fernrne, par M. Stückelberg, de Bale.
Parrni les aquarelles, on a remarque la suite de Yves de Rome, de
M. Sab Corrodi, artiste fidele a ce genre, qu’il traite a la mode paliente
d’il y a quarante ans, et sans procedes extraordinaires.
M” c Hegg a envoye un album complet de la llore alpestre. Quoique cet
ouvrage contienne un texte 4crit par un professeur celebre, ce n’est pas
uniquement un livre de botanique : les lleurs sont traitees avec une deh-
catesse toute feminine et un rare talent d’aquarelliste.
M. Glardon, de Geneve, et M lle Hebert ont obtenu des medailles pour
des miniatures, peintures sur email et copies d’apres les maitres.
L’expositlon de l’Am^rique se bornait aux envois de quinze artistes,
parrni lesquels on a remarque un bon portrait par M. Healy, et un grand
paysage par M. Bierstadt, de New-York, auteur du tablean des Montagnes
Rocheuses expose a Paris en 1867.
Deux medailles ont ete accordees, en Grece, a MM. Lylras et Zacclia-
rias, pour des tableaux de genre.
La Turquie avait envoye quelques echantillons de peinture sur la valeur
desquels nous ne pouvons que garder le silence.
En sortant des salles consacrees a la peinture, on arrive a cette conclu-
sion : c’est que rien n’est moins rare de nos jours que le talent, et surtout
que cette partie du talent qui consiste en l’habiletü et en la connaissance
du nieder de peintre. Le progres en ce sens est general; partout le travail
a conduil a l’emploi des meines procedes et des meines moyens. Quant
aux aspirations elev^es, aux tendances vers le style, vers l’iddal, eiles ne
sont le partage que du petit nombre; l’ing<5niosil<5, l’esprit, l'invention,
l’adresse, appartiennent aujourd’hui a tous; aussi la peinture de genre,
qui exige surtout ces qualites, est-elle partout en lionneur.
On remarque cbcz les paysagistes le besoin de se rapprocher de la na-
ture, de l’etudier, de la serrer de plus pres, de faire du paysage un art
plus intime. La aussi on s’est peu a peu eloigne du style, le reel l’a em
pörte sur l’imagination; dans cette branche de la peinture, le tableau com-
pose n’existe plus; un Claude Lorrain, un Guaspre, auraient tort aujourd’bui.
Nous n’emetlons pas un bläme, nous constatons un fait; nous avons vu
plus haut comment ce sont nos paysagistes qui ont guide les autres dans
cette voie; faisons neanmoins pour la peinture frangaise la meine obser-
valion que pour sa sculplure, disons que c’esl encore la que nous