BEAUX-ARTS.
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trouvons le plus grand nombre de defenseurs des fonnes elevees du l’art
el de ses traditions immuables, comme aussi la trace des meilleures et des
plus consciencieuses etudcs.
SECTION IY. — GRAVÜRE.
FRANCE.
La gravure au burin ne pourrait vivre aujourd hui nulle pari saus les
encouragements qu’elle regoit des gouvernements ou de societes particu-
lieres. On a dit avec raison que cet art finira par devenir un art d’Etat; on
ne peut supposer, en effet, qu’on le laisse p^rir, surtout en France, ou lant
d’bommes ctilebres, comrne les Nanteuil, les Audran, les Denoyers, Font
porte si haut pendant plus de deux siecles.
La photographie est generalement accusee d’avoir ete une des causes
de ce marasme de la gravure; sans nier absolument l’influence qu’elle peut
avoir exercee, nous croyons qu’on se Fest beaucoup exageree. La photo
graphie aura nui davantage aux miniaturistes qu’aux graveurs. 11 faut
songer qu’avant Finvention de Daguerre on avait eu la lithographie, puis
la gravure sur bois, dont le gout s’est developpe ainsi que l’usage, et qui
a porte au burin un coup sensible. Plus tard, Feau-forte a repris aussi
l’aveur, et chaque jour voit naitre a present des moyens rapides et econo-
miques de reproduction avec lesquels un art lent, minutieux et couteux
ne pourrait lütter.
Malgre ces concuri'ences redoutables, la gravure fut toujours restee ce
qu’elle devaitetre, si la mode, avec laquelle il faut compter, ne s’en fiit
melde; le gout de la peinture est devenu une frenesie; la plupartdes gens
preferent pendre dans leur appartement un mauvais tableau plutot qu’une
bonne gravure; on ne peut, des lors, s’attendre a ce que les dditeurs d’es-
tampes commandent ä des hommes de talent des ouvrages que le public
dedaigne, et consentent a se ruiner pour l’arnour de l’art.
En ces dernieres annees, les encouragements n’ont pas manque a la
gravure frangaise; la riche collection d’eslampes de la chalcographie du
Louvre a plus que double par suite des nombreuses commandes de l’Etat:
ce ne sont pas les arlistes de merite qui nous fonl defaut; notre section de
gravure en faisaitfoi ä l’Exposition de Vienne. Nos plus habiles parmi les
graveurs au burin ou sur bois, ainsi que les aquaforlistes, y etaient re-
presentes magniliquement.
L’altention du Jury a etc parliculierement attiree par les gravures sui-
vanles: le beau Porlrnit de Van Dyck, la Viergc au donatairc, le Christ el